"The Phoenician Scheme", la nouvelle fantaisie de Wes Anderson
The Phoenician Scheme est le douzième film de Wes Anderson, avec à chaque fois des histoires qui sortent de l'ordinaire. Cette fois le réalisateur texan entreprend de nous brosser le portrait d'un certain Anatole Korda, alias "Zsa-Zsa", campé par Benicio Del Toro. Un homme d'affaires vaguement voyou sur les bords, qui échappe miraculeusement à la mort pour la énième fois, décide de désigner sa fille (qu'il connaît peu et qui est entrée dans les ordres) comme sa seule héritière au détriment de ses garçons.
"The Phoenician Scheme" de Wes Anderson
Cet improbable duo se lance dans le projet de construction d'un gigantesque canal, ce qui implique d'aller convaincre plusieurs investisseurs méfiants aux quatre coins d'un Moyen-Orient fictif et dangereux. Derrière cet homme peu aimable et sans scrupule on croit (parfois, souvent) reconnaître Donald Trump ou Elon Musk.
Qui dit Wes Anderson dit nouveau défilé de stars. Outre Benicio Del Toro, on retrouve Tom Hanks, Benedict Cumberbatch, Scarlett Johansson, Bryan Cranston, Michael Cera, mais aussi Charlotte Gainsbourg ou Bill Murray dans des petits rôles. La fille de Kate Winslet, Mia Threapleton, joue Soeur Liesl, la fille de Zsa-Zsa Korda. Ce duo père fille, assez drôle et touchant, est la bonne idée du film. Sur la forme, The Phoenician Scheme est plus trash et paraît moins "maniaquement" figé que les derniers films du cinéaste.
"Jeunes Mères" de Luc et Jean-Pierre Dardenne
Ou l'histoire de 5 très jeunes femmes qui ont ou qui vont avoir un enfant, sans savoir comment les assumer ni même, si elles peuvent le faire. Elles sont accueillies à Liège, dans une maison au personnel dévoué, elles y apprennent les premiers gestes et, pour certaines, s'apprêtent à prendre la difficile décision de confier leur bébé à une famille d'accueil. Comme souvent chez les Dardenne, ce sont des actrices non-professionnelles qui sont à l'écran. On est dans le registre qui est le leur : aridité du sujet, naturalisme, mais ici, peu à peu, quelque chose de lumineux se dessine, comme un espoir dans cet univers social et douloureux. Au travers de cette maison d'accueil, c'est un véritable plaidoyer pour le service public.
Jeunes mères est un Dardenne qu'on suit, au rythme de ces 5 personnages. De là à lui octroyer le Prix du scénario à Cannes, cela fait partie du mystère des jurys du festival. Parfois on a envie de dire "place aux jeunes". Que la réalisatrice espagnole Carla Simon, dont le scénario est très inventif, ne soit pas au palmarès a de quoi surprendre. Nous vous parlerons de son film Romeria quand il sortira, pas encore de date.