Tennis : «En raison de nos structures vieillissantes, il y a une réelle menace sur l’avenir du tournoi», alerte Jean-François Caujolle, directeur de l’Open 13

Même si les forfaits des têtes d’affiche françaises se sont enchaîné avant le début du tournoi (Gaël Monfils et Arthur Fils blessés, Giovanni Mpetshi Perricard grippé), l’Open 13, pilier des tournois ATP 250 en France, qui fête cette année sa 33e édition, passera en octobre à partir de 2026 (du 19 au 25). À la grande satisfaction de son directeur historique Jean-François Caujolle, 71 ans : « C’était préjudiciable pour nous d’être positionné pendant les vacances scolaires de février, confie au Figaro le directeur du tournoi. Février a toujours été compliqué, par rapport à la proximité de l’Open d’Australie et les vacances scolaires. On perd chaque année beaucoup de loges de clients en vacances. On sait qu’en 2028, peut-être même dès 2027, un autre Masters 1000 intégrera le calendrier peut-être en Arabie saoudite. Il fallait prendre les devants et s’assurer d’une bonne date. Et octobre est une bonne pour l’hospitalité et le public. Sur le plan sportif aussi. On voit bien que cela devient de plus en plus difficile d’avoir les meilleurs joueurs dans les ATP 250. Ce sont souvent des semaines où les meilleurs se reposent. En fin de saison, on peut se retrouver avec cinq joueurs à la lutte pour le Masters, qui ont donc besoin de venir chercher des points sur des tournois 250. »

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Or, il y a un moment où l’enceinte ne répondra plus aux normes de l’ATP. En termes d’infrastructures, on fait partie des moins forts des ATP 250

Jean-François Caujolle


Le palais des sports vétuste de la cité phocéenne, hôte du tournoi depuis la première édition, pourrait poser des problèmes dans un avenir plus ou moins proche. Ce qui fait dire à son directeur vigilant sur l’avenir de son propre tournoi. « Le Palais des sports a 35 ans, poursuit Caujolle. Il pleut parfois sur les courts d’entraînement. Il a déjà plu par le passé sur le court 1. L’ATP ne peut pas laisser passer cela. Cela fait longtemps que j’alerte sur notre structure vieillissante. On reçoit régulièrement des rappels sur nos infrastructures. On investit 1 million tous les ans en aménagements du Palais des sports et des zones d’hospitalité. Du jetable tous les ans... Il y a une menace réelle qui existe par rapport aux standards que l’ATP veut développer. Il y a au moins six ATP 250 qui vont disparaître et on sera peut-être parmi ceux-ci. Il va y avoir un audit durant le tournoi. Il est financier tous les uns ou deux ans. Or, il y a un moment où l’enceinte ne répondra plus aux normes de l’ATP. En termes d’infrastructures, on fait partie des moins forts des ATP 250. Ils ont des arguments pour nous embêter dans les cinq années qui viennent.»

On a perdu l’ATP 250 de Lyon, Metz va disparaître du calendrier en 2026. On n’est pas à l’abri non plus.

Reste la solution d’un plan B ou C car il apparaît compliqué de voir une salle sortir de terre à Marseille à court, moyen terme... « Il y a l’Arena d’Aix mais je n’y suis jamais allé. Je ne sais pas. Je ne dis pas du tout que la mairie ou la collectivité ne font rien. Mais il y a une réalité économique, des choix stratégiques qui font que le Palais des sports n’était pas une priorité. Un projet d’Arena à Marseille devait être lancé il y a quelques années et puis, finalement, il a été mis en stand-by. S’il devait être relancé, l’Arena ne sortirait pas de terre avant 8 ans. Or, on a besoin d’une enceinte de 8 à 10.000 places pour le confort du public et des joueurs. On a perdu l’ATP 250 de Lyon, Metz va disparaître du calendrier en 2026. On n’est pas à l’abri non plus. Mais l’objectif évidemment c’est de se battre et de le garder. Et c’est la volonté farouche de Jo (Tsonga), qui a racheté le tournoi avec All In. »