Le mouvement de reconnaissance d'un État de Palestine «ne s'arrêtera pas», affirme François Bayrou devant l’Assemblée
Le mouvement de reconnaissance d'un État de Palestine, tel qu'envisagé par la France, le Royaume-Uni et le Canada, «ne s'arrêtera pas», a affirmé le Premier ministre français François Bayrou ce mardi. «Pour la première fois, trois États majeurs (...) la Grande Bretagne et la France et le Canada ont décidé ensemble qu'ils s'opposeraient à ce qui est en train de se passer» dans la bande de Gaza «et qu'ils reconnaîtraient ensemble l'État de Palestine. Et ce mouvement qui a été lancé est un mouvement qui ne s'arrêtera pas», a déclaré François Bayrou devant l'Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement.
Il répondait à la cheffe de file des députés de la France insoumise Mathilde Panot, qui lui demandait s'il comptait «reconnaître l'État de Palestine lorsqu'il n'y aura plus de Palestiniens». Les dirigeants français, britannique et canadien, Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mark Carney ont prévenu ce lundi qu'ils ne resteraient «pas les bras croisés» face aux «actions scandaleuses» du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou à Gaza, menaçant de «mesures concrètes» s'il ne cesse pas son offensive militaire et ne débloque pas l'aide humanitaire.
À lire aussi Reconnaissance de l’État de Palestine: la guerre à Gaza a hâté une évolution parmi les nations européennes
«Violence aveugle»
«Cette condamnation, ces avertissements multipliés sont absolument clairs dans leur destination et ils s'imposent à nous. Mais nous n'oublions jamais (...) que cette explosion, avec les drames qu'elle a causé, a eu un détonateur. Et le détonateur qui a été voulu par le Hamas, c'est ce qui s'est passé le 7 octobre (2023) avec un pogrom», a ajouté le chef du gouvernement français, qui défend une solution à deux États. «La situation qui a été créée à Gaza, (...) est une situation humainement et humanitairement inacceptable», a encore dit M. Bayrou.
Paris est déterminé à reconnaître un État de Palestine, a souligné ce mardi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot sur France Inter, répétant que c'était «dans l'intérêt des Palestiniens mais aussi de la sécurité d'Israël». Cette reconnaissance devrait intervenir lors de la conférence internationale co-présidée par la France et l'Arabie saoudite pour relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite «à deux Etats», qui se tiendra du 17 au 20 juin. M. Barrot a dénoncé la «violence aveugle, le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien (qui) ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière». «C'est une violation absolue de toutes les règles du droit international», a-t-il ajouté.
«Et c'est contraire à la sécurité d'Israël à laquelle la France est attachée parce que qui sème la violence récolte la violence». Il a une nouvelle fois demandé à Israël de laisser entrer une aide humanitaire «massive» et «sans aucune entrave». Le premier ministre Benyamin Netanyahou a autorisé une quantité limitée d'aide humanitaire après plus de deux mois et demi d'un blocus complet du petit territoire palestinien en proie à une situation humanitaire catastrophique. Après avoir rappelé plusieurs dizaines de milliers de réservistes, Israël a lancé samedi une offensive élargie sur l'ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d'anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés au premier jour de la guerre.