DÉCRYPTAGE - L'explosion des prix de l'immobilier, les failles de l'Éducation nationale et la stagnation du pouvoir d'achat entravent depuis quelques années les mécanismes d'ascension des classes moyennes.
Insubmersibles classes moyennes. Leur disparition, annoncée à intervalles réguliers depuis Marx, qui préférait parler de « petite bourgeoisie », n'a cessé d'être démentie. À nouveau, depuis dix ans, leur sort inquiète. Ce n'est pas cette fois-ci une crise économique qui les menacerait mais un profond vague à l'âme. Les classes moyennes auraient perdu toute confiance en la « promesse républicaine et méritocratique ». Tous les partis politiques accourent donc au chevet de ces Français du milieu, sans lesquels aucune élection ne se gagne.
Sur le perron de Matignon, le jour de sa nomination, Gabriel Attal a ainsi tenu à manifester sa sollicitude : « Trop de Français doutent de notre pays, doutent d'eux-mêmes, doutent de notre avenir. Je pense en particulier aux classes moyennes, cœur battant de notre pays, artisans de la grandeur et de la force de notre nation française. »
À lire aussiPourquoi les classes moyennes sont hantées par le déclassement
Aucune définition officielle n'en cadre ce vaste concept. « Par convention, il s'agit des ménages dont le…