EN DIRECT - Législatives : à J-6 du premier tour, Bardella présente le programme du RN
Le RN creuse l'écart, le camp présidentiel s'essouffle... Découvrez la projection en sièges du Figaro
Chaque camp n'a plus qu'une semaine pour labourer le terrain avant le premier tour des élections législatives anticipées, le 30 juin prochain. Les deux blocs d'opposition espèrent encore conquérir une large majorité des sièges, qui leur permettrait d'avoir les mains libres et imposer une cohabitation au chef de l'État. À deux jours du premier débat entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard mardi soir sur TF1, le rapport de forces tourne pour l'instant à l'avantage du Rassemblement national et de ses alliés, qui conforte son avance. C'est ce que révèle la dernière vague du sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, publiée ce dimanche, qui esquisse de nouvelles projections en sièges, sur la base des intentions de vote au niveau national.
Il n'empêche, le bloc national gagne encore du terrain chez les ouvriers (62%, +5) comme chez les 18-24 ans (41%, +15), dont une bonne partie boude traditionnellement les urnes. La coalition des droites peut aussi compter sur le renfort des électeurs de Marion Maréchal (67%, +6) au scrutin européen, dont le mouvement a tenté en vain d'arracher une place au sein de l'alliance. «Le RN cannibalise tout le vote souverainiste et nationaliste dans une logique de vote utile extrêmement efficace. Il fait le plein en vidangeant complètement Reconquête, qui atteint les bas-fonds complets avec à peine 1% d'intentions de vote», analyse François Kraus, directeur du pôle Politique et Actualités à l'Ifop.
L’extrême-gauche s’écharpe sur Mélenchon
Le Nouveau Front populaire [nom de l’alliance entre certains partis de gauche, et l’extrême-gauche, NDLR] a terminé la semaine sur une note discordante. Le lancinant débat sur le choix de la gauche pour Matignon a été relancé après que Jean-Luc Mélenchon a rappelé son «intention de gouverner ce pays», tout en affirmant ne pas s'«impose(r)».
Suffisant pour susciter une levée de boucliers, notamment chez l'ancien président socialiste François Hollande, qui lui a enjoint de garder le silence face au «rejet» qu'il susciterait dans l'opinion. «Je ne renoncerai jamais à l'honneur d'être une cible», a répliqué le chef des Insoumis. Du côté du camp présidentiel, le Premier ministre Gabriel Attal a saisi la balle au bond, proposant via une déclaration au Figaro à Jean-Luc Mélenchon de venir débattre face à lui et Jordan Bardella mardi sur TF1, «plutôt que d'envoyer son porte-parole, Manuel Bompard», coordinateur de LFI.
Jean-Luc Mélenchon avait écarté mi-juin l'hypothèse, estimant qu'en l'absence de candidat désigné à gauche pour Matignon, il revenait aux chefs de partis d'aller débattre.
Jordan Bardella présente les «priorités du gouvernement d’union nationale» à 11h
À partir de 11H00 dans le VIIIe arrondissement de Paris, le candidat du RN pour entrer à Matignon présentera «les priorités du gouvernement d'union nationale» que le parti appelle de ses voeux, en présence de Marine Le Pen, selon le RN qui évoque «une centaine» de journalistes attendus.
«Lorsque nous arrivons, nous déclenchons une session extraordinaire du Parlement (à l'été, NDLR). Nous allons travailler sur des questions qui sont celles de l'immigration, de la sécurité et du pouvoir d'achat», a expliqué dimanche sur Radio J Sébastien Chenu, cadre du RN.
Interrogé sur la question délicate de la Défense en cas de cohabitation avec Emmanuel Macron, le député du Nord, candidat à sa réélection, a tracé des «lignes rouges» : l'envoi de soldats en Ukraine, l'envoi de «matériel de longue portée» permettant d'envoyer des bombes sur le territoire russe.
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Attal demande à Mélenchon de remplacer Bompard mardi au débat télévisé
La petite phrase de Jean-Luc Mélenchon, qui a confié samedi sur France 5 avoir «l'intention de gouverner ce pays», aiguise l'appétit de Gabriel Attal. Le chef de file des macronistes exige que «par clarté» l'Insoumis «confronte son programme et prenne part à la campagne électorale», a-t-il déclaré dimanche soir au Figaro.
À commencer par le débat télévisé qui opposera mardi soir sur TF1 les trois représentants des principales alliances en lice aux législatives anticipées. «Je lui propose de débattre de nos projets. Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé son souhait d'être premier ministre et de diriger le pays. Dans ces conditions, il devrait venir débattre avec moi comme le fait Jordan Bardella (le président du Rassemblement national, NDLR). Plutôt que d'envoyer son porte-parole, Manuel Bompard (le coordinateur de la France insoumise, NDLR)», a précisé Gabriel Attal.
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Hollande demande à Mélenchon de «se taire», le leader insoumis refuse de «céder»
Entre les deux hommes, les relations n'ont jamais été étroites. Les voilà plus froides que jamais, à une semaine du premier tour des élections législatives, qui se tiendra le 30 juin prochain. Sorti de sa retraite politique pour reconquérir son fief de Corrèze, François Hollande ne voit pas franchement d'un bon œil l'omniprésence de Jean-Luc Mélenchon, dont l'ombre tutélaire plane toujours au-dessus du Nouveau Front populaire.
Depuis le marché de Treignac, l'ancien chef de l'État a exhorté ce dimanche le leader insoumis à «se taire» en raison du «rejet» suscité par l'ex-candidat à la présidentielle, qui après avoir répété la veille qu'il postulait pour Matignon, a répliqué qu'il n'avait «jamais cédé» à qui que ce soit. «Si j'ai un message à faire passer, c'est que Jean-Luc Mélenchon (...), s'il veut rendre service au Nouveau Front populaire, il faut qu'il se mette de côté», a lancé François Hollande devant quelques journalistes.
«Mais quand il y a plus de rejet sur Jean-Luc Mélenchon que sur (Marine) Le Pen ou(Jordan) Bardella, il y a un moment où il faut avoir conscience de quel est l'intérêt général», a-t-il renchéri. Il n'en fallait pas plus pour déclencher un tir de barrage de l'Insoumis en chef, en meeting au même moment à Montpellier (Hérault). «La popularité n'est pas du côté qu'il croit», a-t-il raillé, en réaction aux huées du public lorsqu'il a mentionné le nom de l'ancien président.
«Vous connaissez quel type d'homme je suis (...). Si je suis là où je me trouve, c'est parce que tout ce temps je n'ai jamais cédé», s'est targué l'Insoumis, paraphrasant Edmond Rostand: «je ne renoncerai jamais à l'honneur d'être une cible, comme dit Cyrano de Bergerac». Avant de décocher une dernière flèche en direction du socialiste : «Pour que l'offense atteigne sa cible, il faut qu'elle parte du même niveau que celle-ci. Et ce n'est pas le cas.»
Un collectif de diplomates publie une pétition contre une victoire du RN
Un collectif de 170 diplomates et ancien diplomates a publié dimanche 23 juin une pétition dans le quotidien Le Monde contre une victoire du RN aux prochaines législatives, qui viendrait selon eux «affaiblir la France et l'Europe alors que la guerre est là». «Nous avons vu la Russie envahir des États souverains et défaire d'un sillon de chars ce qui avait garanti la paix sur le continent européen. (...) Nous avons vu le terrorisme frapper les démocraties, des régimes illibéraux réduire le pluralisme et la liberté des médias», ont-ils écrit.
«Nous ne pouvons nous résoudre à ce qu'une victoire de l'extrême droite vienne affaiblir la France et l'Europe alors que la guerre est là. En Europe» et que le «nationalisme» «défait les alliances et déconstruit les sociétés», observent les signataires. Et de citer les «atteintes graves aux institutions et au pluralisme en Hongrie», où l'extrême droite gouverne, mais aussi «aux États-Unis sous Donald Trump» ou encore la «perte d'influence internationale du Brésil sous Jair Bolsonaro» ou «du Royaume-Uni après le Brexit».
«La manière de gouverner doit changer»: Emmanuel Macron s'adresse aux Français dans une lettre
Emmanuel Macron ne loupe plus une occasion pour occuper l'espace médiatique, à une semaine précisément du premier tour des élections législatives, qui se tiendra le 30 juin prochain. Le chef de l'État s'est adressé ce dimanche aux Français dans une lettre relayée par la presse quotidienne régionale. Le président y justifie la dissolution surprise de l'Assemblée nationale, qu'il juge comme «le seul choix possible» pour prendre acte de la sévère défaite de son camp aux élections européennes.
Surtout, il assume avoir voulu couper l'herbe sous le pied des oppositions, qui s'apprêtaient à «renverser le gouvernement à l'automne» lors du vote décisif du projet de loi de finances au Palais Bourbon. «Je sais que, pour beaucoup d'entre vous, cela a été une surprise qui suscite de l'inquiétude, du rejet, parfois même une colère tournée contre moi. Je la comprends et je l'entends», a-t-il reconnu. Même dans le camp présidentiel, certains n'ont pas digéré le couperet de la dissolution, qui les a projetés du jour au lendemain dans une campagne éclair.
D'autant que les troupes macronistes, jusque-là en situation de majorité relative, pourraient être rétrogradées en troisième position dans le rapport de force politique à l'Assemblée nationale, comme le révèle le dernier «rolling» Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio. «Cette décision est la seule qui peut permettre à notre pays d'avancer et de se réunir», justifie encore le chef de l'État.
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Bienvenue dans ce direct
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau direct consacré aux élections législatives anticipées. Elle se tiendront ce dimanche pour le premier tour et le 7 juillet pour le second.
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