Les enfants français du djihad : dans un centre de déradicalisation au Kurdistan syrien

  • De notre envoyé spécial Chris Huby (texte et photos)

Amza, un Français de 21 ans d'origine maghrébine, s'installe confortablement dans le fauteuil en cuir du barbier. Bien que marqué et amaigri par des années de guerre, son visage garde quelques traits enfantins. Face à lui, son reflet. C'est ici qu'il peut se voir, dans l'unique miroir du centre. « J'ai l'impression de vieillir trop vite, je suis presque déjà devenu un homme », marmonne-t-il.

S'observant, il est visiblement gêné de redécouvrir ses cicatrices. La plus récente se trouve derrière sa tête. « On va la voir avec la coupe de cheveux. » Et effectivement, après un travail à la tondeuse exécuté par un jeune Kurde, une grande marque arrondie apparaît sur son crâne. « Ça date de 2017, c'est quand je me suis enfui de Raqqa en scooter avec mon ami marocain. On a roulé sur une mine, explique-t-il, hagard. Lui, il est mort direct. Moi, je me suis réveillé dans un lit d'hôpital plusieurs jours après. Avec le souvenir de l'explosion qui me hante encore. »

Des Kurdes impuissants

La coupe terminée, il…

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