Colère des agriculteurs : qu'est ce que la Coordination rurale, ce syndicat adepte des opérations coup de poing

Parmi les syndicats agricoles mobilisés ces dernières semaines en France, il y a la Coordination rurale, adepte des opérations coup de poing. C'est le deuxième syndicat d'agriculteurs, loin derrière la FNSEA et juste devant la Confédération paysanne.

La Coordination rurale a rassemblé 21% de voix aux dernières élections professionnelles. Cela fait plus de 30 ans qu'elle existe, elle est apparue en 1991. Elle est issue d'une scission de la FNSEA, qu'elle accuse, à l'époque, de double jeu sur la Politique agricole commune (PAC) et sur la mondialisation qui ne profiterait selon elle qu'aux gros céréaliers de la Beauce. 

L'exception agri-culturelle française

La Coordination rurale défend une sorte d'exception agri-culturelle française : les traditions d'un monde rural constitué d'une majorité de petits exploitants qui souffrent face au libre-échange. C'est là qu'elle est assez paradoxale. Classée à droite, elle est plutôt libérale quand elle s'oppose à l'interventionnisme, aux directives administratives, aux normes. Mais, dans le même temps, elle réclame une protection sur les revenus et face aux importations.

La Coordination rurale est très puissante dans le Lot-et-Garonne, où elle est largement majoritaire. Majoritaire aussi en Vienne, en Haute-Vienne.

Des actions radicales

C’est la Coordination rurale qui a appelé à marcher - ou plutôt à rouler - sur Rungis. À Agen, la semaine dernière, ses membres ont aspergé de purin la préfecture du Lot-et-Garonne. Dans le passé, la Coordination rurale a attaqué des supermarchés ou encore occupé des locaux de la Mutualité sociale agricole. Le patron du syndicat dans le Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, se vante d'être passé 18 fois en procès en 30 ans.

L'an dernier, lors d'un déplacement à Marmande, la Secrétaire nationale des Verts, Marine Tondelier, a pu mesurer la radicalité du syndicat. Elle avait été bloquée et largement insultée par des membres de la Coordination rurale. Elle avait porté plainte pour entraves concertées à la liberté de réunion et à la liberté de parole et avait qualifié la Coordination rurale de "syndicat d'extrême droite".