Envoyé spécial à Tel-Aviv
Il raconte les choses d’une voix douce, presque apaisée. Pourtant, de sa vie entière, il «n’avait jamais pensé se retrouver dans cette situation». Il semble encore surpris d’être là, sur la terrasse de l’hôpital Sheba, un gigantesque complexe médical de la grande banlieue de Tel-Aviv. Assis dans une chaise roulante, Dvir, 28 ans, a le bras en écharpe, percé de barres métalliques qui forment un étrange Meccano. Son visage est marqué par les brûlures. Autour de lui, d’autres jeunes hommes infirmes vont et viennent, boitant ou roulant. Tous ou presque sont soldats. Tous ou presque ont été touchés à Gaza, ces dernières semaines.
«Après le 7 octobre, j’ai tout de suite su que j’allais être appelé», se souvient Dvir. Il prépare même son sac, oubliant pour un temps sa vie de photographe de studio. L’attente ne sera pas longue. Quelques heures, avant que son chef d’unité l’appelle, comme la majorité des réservistes ayant récemment terminé leur service. «Je n’ai pas réfléchi…