Formule 1 : débuts cauchemardesques d’Isack Hadjar, quels baptêmes pour les pilotes français avant lui ?

Au défi d’une piste encore mouillée pour sa première course de F1, le Français de 20 ans Isack Hadjar, 11e sur la grille du Grand Prix d’Australie, a dû abandonner avant même le départ, la faute à une sortie de piste lors du tour de formation. Des débuts catastrophiques pour le Parisien très marqué par cet épisode. Avant lui, d’autres Français avaient, eux aussi, connu parfois une entame douloureuse dans la discipline.

Pierre Gasly, Grand Prix de Malaisie 2017 avec Toro Rosso

Pilote de réserve pour Red Bull Racing en 2016, Pierre Gasly saisit sa chance l’année suivante en Malaisie en remplacement de Daniil Kvyat. Le Français apprend sa titularisation le mardi précédant le week-end de grand prix. 15e aux qualifications, il prend finalement la 14e place en course. Une prestation plus qu’honorable marquée par la soif puisqu’il n’a pas pu boire de toute l’épreuve ! «Le système était installé mais pas le tube dans ma bouche...» avait-il expliqué à l’arrivée.

Esteban Ocon, Grand Prix de Belgique 2016 avec Manor Racing

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Rio Haryanto, pilote Manor, doit jeter l’éponge à cause de problèmes liés à ses sponsors et cède sa place au Français au Grand Prix de Belgique 2016. 17e des qualifications, il termine à la 16e place avec une monoplace très peu performante. De bons débuts. «Ce n’était pas une course facile, mais je crois m’en être bien sorti. Le premier tour était complètement fou. Et j’ai dû me faire à toutes ces nouvelles procédures : ce n’est pas difficile en soi, mais le truc, c’est de réussir à s’en souvenir fans le feu de l’action. Et en F1, tout va tellement plus vite...», avait-il confié après cette première convaincante.

Jean Alesi, Grand Prix de France 1989 avec Tyrell 

Comment rêver de plus beau baptême, au Grand Prix de France, pour un pilote français ? La Formule 1 découvre en 1989 le talent du fougueux Jean Alesi, arrivé sans complexe sur la grille en remplacement de Michele Alboreto dans l’équipe Tyrell. Le style de l’Avignonnais, bagarreur et offensif, a même pu agacer certains pilotes malgré tout impressionnés par son coup de volant sur le circuit Paul Ricard. 16e des qualifications, il prend la 4e place en course après avoir été deuxième un moment.

Alain Prost, Grand Prix d’Argentine 1980 avec McLaren 

Quadruple champion du monde (1985, 1986, 1989 et 1993), Alain Prost s’est très vite fait remarquer en signant d’excellents débuts le 13 janvier 1980 sur le circuit Oscar Alfredo Galvez à Buenos Aires. Au volant d’une McLaren-Ford Cosworth, il s’offre une sixième place et marque même son premier point au Championnat du monde. Il sera 5e au Brésil dans la foulée avant de connaître quatre abandons de suite.

Olivier Panis, Grand Prix du Brésil 1994 avec Ligier

Olivier Panis a fait ses débuts à Interlagos au sein de l’écurie française Ligier en difficulté. Il termine à une honorable 11e place avec une monoplace à la peine en termes de performance mais assez fiable et qui avait pris la 19e place sur la grille. Le premier gros coup d’éclat du Grenoblois est intervenu à la mi-saison avec une 2e place surprise en Allemagne à Hockenheim.

Jacques Laffite, Grand Prix d’Allemagne 1974 avec Iso FW

Jacques Laffite a fait ses débuts en Formule 1 lors du Grand Prix d’Allemagne 1974 sur le circuit du Nürburgring, au volant d’une Iso-Marlboro IR1 de l’écurie de Frank Williams. La voiture n’est vraiment pas un cadeau et après des qualifications à la 21e place, il abandonne en course après deux boucles en raison d’un bris de porte-moyeu. Il a disputé cinq courses cette saison-là avec une 15e place pour meilleur résultat.

Romain Grosjean, Grand Prix d’Europe 2009 avec Renault

​Le 23 août 2009, sur le circuit urbain de Valence, en Espagne, Romain Grosjean termine 15e de la course après avoir pris le départ en 14e position. Le Tricolore remplaçait Nelson Piquet Jr. Une première au cours de laquelle il a pris un très mauvais départ avant de toucher la Toyota de Timo Glock en abîmant son aileron, l’obligeant à revenir au stand.

Jean-Eric Vergne, Grand Prix d’Australie 2012 avec Toro Rosso

​Des débuts mouvementés pour Jean-Éric Vergne à Melbourne. Auteur d’un excellent départ après avoir signé la 11e place en qualification, il a été touché par la monoplace de Mark Webber, ce qui lui a fait perdre beaucoup de temps. Une petite erreur de freinage l’a envoyé dans le bac à graviers mais il termine 11e, proche des points. En Malaisie quelques jours plus tard, il signe un bel exploit avec une 8e place lui permettant de devenir le plus jeune pilote français à marquer des points en F1 à l’époque, un record qui a été battu en 2017 par Esteban Ocon.

Patrick Tambay , Grand Prix de France 1977 avec Surtees

Le jeune Français Patrick Tambay aurait dû faire ses débuts en grand prix au volant d’une Surtees mais la voiture n’est pas prête à temps et le Parisien ne parvient pas à se qualifier... Ses premiers tours de roues interviennent donc en Grande-Bretagne quelques jours plus tard au cours d’une course marquée par la première apparition de Gilles Villeneuve. 16e des qualifications, le Tricolore est contraint à l’abandon dès le quatrième tour, trahi par l’allumage de sa voiture.

René Arnoux, Grand Prix d’Afrique du Sud 1978 avec Martini

Membre de ce qu’on a appelé à l’époque la French connection, Arnoux vit un baptême très douloureux puisqu’il n’a pas réussi à se qualifier pour la course au volant d’une monoplace à la traîne. Rebelote quelques jours plus tard à Monaco où le Français est sorti en pré-qualifications. Ses vrais débuts en compétition interviennent en mai au Grand Prix de Belgique. 19e sur la grille de départ, il finit à une excellente 9e place avec sa MK23 équipée d’un moteur Ford-Cosworth.

Jules Bianchi, Grand Prix d’Australie 2013 avec Marussia

Le Niçois dramatiquement décédé lors du Grand Prix du Japon en 2014 a effectué ses débuts au Championnat du monde de Formule 1 à l’occasion du Grand Prix d’Australie 2013 avec la petite écurie russe Marussia. Un démarrage solide avec une 19e place sur la grille et une 15e en course devant son équipier Max Chilton et les deux Catheram, adversaires des Marussia dans le championnat du fond de la grille.