Tour de France 2025 : les abeilles de la Visma-Lease a bike ont encore tenté de piquer Tadej Pogacar, mais sont restées inoffensives
"On doit essayer, toujours, et il y aura peut-être un moment où il craquera", espérait Richard Plugge, le manager de l’équipe Visma-Lease a bike, à l’arrivée au mont Ventoux. Son équipe avait tenté, déjà, de déstabiliser le maillot jaune Tadej Pogacar, et a repris son travail de sape sur l’étape reine, avec l’arrivée au col de la Loze, jeudi 24 juillet. Mais le Slovène n’a pas craqué un seul instant, et a, au contraire, accru son avance.
"Aujourd’hui est le jour où nous allons renverser le Tour", disait Victor Campenaerts jeudi matin dans une vidéo sur Instagram. Mais à l’arrivée, son leader Jonas Vingegaard, dauphin du champion du monde au classement général, ne pouvait que constater l’échec de son plan. "Je me sentais bien, l’équipe marchait bien, on avait un grand plan directeur pour lancer tôt, on l’a fait. Malheureusement, je n’ai pas pu reprendre de temps à Tadej. L’équipe a super bien travaillé, tout le monde était à 100%", a-t-il affirmé.
Pour tenter de distancer le Slovène, Matteo Jorgenson avait été envoyé à l’avant en échappée, pour servir de satellite au Danois plus tard dans l’étape. Pendant ce temps-là, les autres abeilles se sont tour à tour relayées pour imprimer un gros tempo et éliminer les coéquipiers de Tadej Pogacar. Au point que Tiesj Benoot, après avoir pris le vent en tête du groupe, a passé la main et s’est quasiment arrêté, exténué, puis a été poussé par un spectateur pour avancer.
Dans la descente de la Madeleine, Matteo Jorgenson, rattrapé par son leader, a mené le groupe de favoris à bloc, afin d’isoler le Slovène. Il a ensuite suivi l’attaque de Ben O’Connor pour tenter de le garder à distance, puis l’a étonnamment lâché, et a attendu les leaders. Alors que ces derniers s’étaient regardés et avaient au final été rattrapés par leurs coéquipiers lâchés plus tôt. Détruisant ainsi tout le travail de la Visma-Lease a bike pour isoler "Pogi". "Visma a tout tenté aujourd'hui et ça n’a pas suffi", a constaté Tadej Pogacar, avec plaisir, à l’arrivée.
Jonas Vingegaard garde encore l'espoir
Les coureurs de l’équipe néerlandaise auront tout essayé dans ce Tour de France sur les étapes avec du relief. Au Mont-Dore déjà, les Américains Matteo Jorgenson et Sepp Kuss avaient lancé les hostilités à 25 kilomètres de l’arrivée, puis Jorgenson en avait remis une couche à cinq kilomètres de la ligne. Mais Jonas Vingegaard n’avait pas vraiment placé d’attaque dans les derniers mètres. Ils auraient au moins pu faire garder le maillot jaune à Tadej Pogacar en l’attaquant davantage, pour l’obliger à se plier à l’exercice médiatique à l’arrivée, et le fatiguer avant un gros transfert à Toulouse. Mais même cela, ils ne l’avaient pas réussi et Ben Healy (EF Education-EasyPost) avait récupéré la précieuse tunique.
"Ils étaient un peu énervants avec leurs attaques, alors j’ai décidé d’en placer une moi-même, en mieux", s’était même fendu, avec un peu d’arrogance, le Slovène, à l’arrivée. Au mont Ventoux, au contraire, le champion du monde avait distribué les bons points, devant une stratégie plus appliquée, en avouant que ses adversaires avaient bien joué le coup. Jonas Vingegaard avait placé deux de ses hommes à l’avant, Victor Campenaerts et Tiesj Benoot, en espérant qu’ils lui offrent ensuite des relais. Le Danois avait aussi attaqué lui-même, à plusieurs reprises, sans réussir à lâcher Tadej Pogacar, qui s’amuse souvent à devancer son dauphin au sprint.
Finalement, la stratégie de harcèlement de la Visma-Lease a bike contre Tadej Pogacar ne fonctionnera que si Jonas Vingegaard parvient à lâcher le Slovène à la pédale après le travail de tous ses équipiers. Il lui reste pour cela une seule réelle étape de montagne, vendredi, avec une arrivée à La Plagne. "Le Tour n’est pas terminé" espérait-il encore jeudi soir, malgré ses 4"26 de retard au classement général. Il ne fait aucun doute que les abeilles tenteront de piquer de nouveau, mais Tadej Pogacar sera prêt. "On est resté fort avec une belle cohésion d’équipe, on fera la même chose demain", prévient-il.