France-Angleterre : "On va être piquées par ce qu’on a montré ce soir"... Les Bleues déçues mais déjà tournées vers le Mondial
Des mines fermées, et déjà l'envie de voir plus loin. Les joueuses de l’équipe de France ont été largement battues par l’Angleterre lors de leur unique match de préparation (40-6), samedi 9 août à Mont-de-Marsan, à deux semaines de la Coupe du monde. Dépassées pendant presque toute la rencontre, dominées dans le jeu, les Bleues ont accusé le coup en concédant six essais face à la meilleure nation de la planète. "C'est un peu dur mentalement, on avait à cœur de faire un bon match de préparation [...] il y a beaucoup de déception et de frustration", a réagi la troisième ligne tricolore Charlotte Escudero au micro de France Télévisions peu après le coup de sifflet final.
Les mots de déception et de frustration sont ceux qui sont le plus revenus dans les bouches françaises après la rencontre. Après de longues semaines de préparation à Marcoussis, les Bleues ont notamment regretté de ne pas avoir réussi à montrer les fruits du travail abattu. "Forcément y a de la déception ce soir, clairement on n’a pas montré le visage qu’on espérait. Les filles ont travaillé dur pendant cette prépa et aujourd’hui on n’a pas réussi à montrer qu’on avait bossé", a concédé la co-entraîneure Gaëlle Mignot en conférence de presse.
Une indiscipline coûteuse
Déception et frustration aussi pour des joueuses qui n'ont pas eu beaucoup de ballons à se mettre sous la dent pour essayer de jouer. "On avait hâte de retrouver la compétition, donc forcément le fait de ne pas avoir eu autant de ballons d'attaque qu'on aurait pu le souhaiter, c'est frustrant", a reconnu Alexandra Chambon, titularisée à la mêlée en l'absence de Pauline Bourdon Sansus.
Les Bleues ont particulièrement souffert de leur indiscipline, qui a ouvert la voie aux redoutables ballons portés anglais, à l'origine de quatre essais samedi soir. "Il va falloir qu'on monte le curseur sur notre discipline. On se fait trop pénaliser, on ne peut pas gagner un match en concédant 12 pénalités en 40 minutes, a analysé l'ouvreuse Carla Arbez, soulignant les difficultés dans ce secteur en première période. On se l'est dit avant le match, on ne respecte pas ce qu'on s'est dit, donc on perd le match toutes seules, on leur laisse trop d'opportunités de marquer."
"En première mi-temps, c'est ça qui me marque, on leur donne trop de touches chez nous, trop de mauls portés, et elles se régalent, c'est leur marque de fabrique."
Carla Arbez, demi d'ouverture du XV de Franceen conférence de presse
La défense sur les mauls est l'un des enseignements à tirer de la rencontre, selon le co-coach David Ortiz : "On est conscient de ça, on est encore en rodage. Un des objectifs précis sur lequel on travaille c'est de donner un minimum de munitions à nos adversaires dans notre camp, aujourd'hui ça n'a pas été le cas et forcément on le paye." Pour Charlotte Escudero, il y a encore "beaucoup de travail à faire, que ce soit sur les extérieurs ou au cœur du terrain, on s'est fait prendre un peu partout".
Rebondir au mieux pour la Coupe du monde
Visages concentrés mais pas fermés, les Bleues n'ont pas voulu parler de signal d'alarme ou de sentiment d'impuissance, et ont souligné l'importance de s'être "évaluées sur un match de ce niveau-là", selon Alexandra Chambon. Et dans les travées du stade André-et-Guy-Boniface, les têtes étaient déjà tournées vers le Mondial et le premier match contre l'Italie (le 23 à Exeter), avec forcément l’envie de faire mieux. "ça va être une belle entrée en matière contre l'Italie, c'est bien, ça nous donne des billes pour bosser", a assuré Carla Arbez.
"Je connais mon groupe, on va être piquées par ce qu'on a montré ce soir", a affirmé Gaëlle Mignot. "Quand on se prend une claque, en général derrière, il y a toujours une réaction. On va toutes se remettre au travail", a abondé à ses côtés la capitaine Manae Feleu. Il leur reste deux semaines pour joindre la parole aux actes avant de débuter la phase de poules outre-Manche (Italie, Brésil, Afrique du Sud).