Depuis la réforme, à quel âge part-on réellement à la retraite en France ?
Pour les salariés du privé, on se rapproche peu à peu des 64 ans. En 2024, selon un chiffre provisoire de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, l'âge moyen de départ des nouveaux retraités se situe désormais autour de 63 ans et demi. Bien sûr, si on intègre les autres régimes – c’est-à-dire les régimes spéciaux, les fonctionnaires, les militaires, l'âge moyen descend à 62 ans et sept mois, d'après les chiffres de la fin 2022.
En moyenne, dans le régime général, les hommes ont tendance à partir plus tôt. Ils bénéficient davantage des systèmes de départs anticipés dits pour "carrières longues", parce qu'ils sont entrés jeunes sur le marché du travail. Les femmes ont moins accès à ces dispositifs, car elles travaillent plus souvent dans les services, où la pénibilité est moins bien reconnue, et elles ont surtout des carrières hachées du fait de la maternité.
Ainsi, depuis la réforme de 2023 d’Emmanuel Macron, l'âge légal est passé de 62 ans à 64 ans. Si les nouveaux retraités du privé partent aujourd'hui à un âge moyen de 63 ans et demi, en suivant les courbes, les 64 ans seront progressivement atteints d’ici 2030, avec des paliers à chaque génération.
Conséquence d'une suspension de la réforme
Avec la nouvelle législation, depuis septembre 2023, chaque génération ajoute trois mois de plus chaque année. L'âge légal est d'abord passé à 62 ans et trois mois pour la génération née à partir de septembre 1961. Puis en 2024, il est passé à 62 ans et six mois pour la génération de 1962. En 2025, c’est donc la génération 1963 qui devrait voir son âge légal passer à 62 ans et neuf mois. Et ainsi de suite.
S’il y a suspension de la réforme, les règles en vigueur s'arrêteront, et on restera donc à l’âge légal de départ à 62 ans et demi. Cela peut se faire assez facilement, car le gouvernement peut suspendre l’application des trois mois en plus via un décret.
Cette suspension laisserait le temps aux partenaires sociaux de discuter d'aménagements, d'amélioration de la réforme Macron, en tâchant de ne pas dégrader les comptes. Le déficit du régime de base devrait dépasser les 10 milliards d’euros.