Université prestigieuse, centre de recherche, fabrique de prix Nobel et de présidents américains... Harvard, cible privilégiée de Donald Trump et du gouvernement américain
Aux Etats-Unis, l’administration Trump a interdit à la très prestigieuse Harvard d’accueillir des étudiants étrangers. Depuis son retour à la Maison Blanche, et sous couvert de lutte contre l’antisémitisme sur les campus, le président a fait des grandes universités l’un des champs de bataille de sa guerre idéologique et culturelle.
Un bras de fer s’est depuis engagé entre l’administration et la plus vieille et plus riche faculté américaine. En interdisant à l'université Harvard d'accueillir des étudiants étrangers, Donald Trump s’attaque à l’une des institutions américaines les plus prestigieuses. Harvard, c’est n’est pas seulement l’université la plus ancienne des Etats Unis, fondée il y a 400 ans, c’est aussi l’une des plus cotées de la planète. Elle oscille entre la première et la quatrième place dans les classements internationaux.
Elle se situe à Cambridge, près de Boston, dans le nord-est des Etats-Unis. On y enseigne le commerce, le droit, la médecine, les arts et les sciences, en formation universitaire ou continue. Son centre de recherche privé est aussi considéré comme l’un des plus performant au monde : recherche médicale, scientifique, technologique, en pointe sur la lutte contre le cancer ou les maladies neurodégénératives. On y trouve par exemple des programmes d’études couplés avec ceux de chercheurs de la Nasa.
À Harvard, il y a 24 500 étudiants, dont un quart d’étrangers, très rigoureusement sélectionnés. Harvard attire l’élite universitaire mondiale. 100 centres de recherche sont répartis sur le campus et à travers le monde. Parmi ceux qui ont fréquenté les bancs de la prestigieuse université en tant qu'étudiant, enseignant ou chercheur, on compte 160 prix Nobel, huit présidents américains, dont Franklin Roosevelt ou Barack Obama. Sur la seule année 2024, l'université revendique 402 innovations et 155 brevets.
Plus de 500 millions d'euros de fonds propres
C’est aussi un centre de recherche parmi les plus riches au monde, avec un milliard de dollars l’an dernier provenant de fonds fédéraux, de fondations et de sponsors industriels, une somme à laquelle s’ajoutent plus de 500 millions de fonds propres de l’université. Avec une trentaine d’anciens élèves devenus milliardaires dans le secteur de la finance ou de l'investissement, selon le classement Forbes, Harvard bénéficie de gros dons mais ne peut pas non plus se passer de l’aide fédérale.
La baisse des subventions par la Maison Blanche signe la fin des travaux de recherche en cours sur la chimiothérapie, les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, la tuberculose, s'est récemment alarmée dans un courrier la direction de Harvard. L’offensive de la Maison Blanche en termes de financement et de restriction pour y accueillir des étudiants étrangers est perçue par l’université comme dangereuse pour le rayonnement de l’Amérique et le maintien de sa position de leader mondial de l’innovation.