Mort de Thierry Ardisson : l'adieu à "l'homme en noir"
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Arrogant, noctambule, provocateur... Thierry Ardisson, c'est l'homme en noir du PAF qui a misé sur l'impertinence pour conquérir son public : "C'est un type qui a eu beaucoup de culots, qui a fait de très bonnes émissions, qui dépassait quelquefois un peu les bornes" ; "On savait qu'on allait voir, on allait en prendre plein la tronche". Début des années 80, c'est dans la publicité qu'il se fait remarquer avec des slogans chocs. Mais ce sont surtout les codes de l'interview qu'il va dynamiter. Dès ses premières émissions, ses invités sont passés à la moulinette : "Si t'étais un nazi, tu serais quoi comme nazi ? Elle est bonne celle-là", a-t-il demandé à Serge Gainsbourg.
Avec son acolyte Laurent Baffie, il rafole des esclandres sur les plateaux. Et pourtant, même les plus sérieux des hommes politiques viennent se soumettre à ces questionnaires tendancieux : "Est-ce que sucer c'est tromper ?", lance-t-il à Michel Rocard. Malgré ses apparences d'arrogance, c'était quelqu'un d'inquiet. Malgré cette impression qu'il pouvait donner d'être sans foi ni loi, c'était un sentimental", a commenté Franz-Olivier Giesbert, journaliste et ami de Thierry Ardisson.
L’homme qui parlait avec les morts
Ce avec qui il a travaillé se souvient d'un homme plein de paradoxes : "Oui il est chiant, oui il s'est fâché avec des gens, oui il est excessif. C'est ça qui le rend attachant", a indiqué le DJ Philippe Corti. Se sachant déjà malade, il regrettait de ne pas avoir été un père présent pour ses enfants. En 40 ans de carrière, Thierry Ardisson a inventé plus d'une vingtaine de concepts d'émissions et toujours cherché la formule. Avec l'arrivée de l'intelligence artificielle, il avait même commencé à faire des émissions ressuscitant des célébrités qu'il n'avait jamais pu interviewer.