Nevers : un clandestin comorien suspecté d’avoir tué à coups de couteau un jeune homme de 18 ans
Un Comorien de 28 ans, Fayzi S., est suspecté d’avoir tué à l’arme blanche un jeune homme de 18 ans, un Français d’origine mahoraise, dans la nuit de vendredi à samedi à Nevers (Nièvre), a appris Le Figaro de sources concordantes. Selon nos informations, le suspect, en situation irrégulière sur le sol français, était connu des services de police pour violence aggravée, violence en réunion, violence sur personne chargée de mission de service public, vol à la tire, vol par effraction ou encore vol avec arme, tous commis à Mayotte entre 2014 et 2017.
Le meurtre a eu lieu dans un square situé près des bords de Loire lors d’une rixe. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect se serait approché d’un groupe assis sur un banc pour demander une cigarette. Des paroles auraient été échangées en français et en comorien entre la victime et l’agresseur. Pour un motif encore inconnu à ce stade, le suspect aurait ensuite asséné un coup de couteau à la victime avant de prendre la fuite. L'auteur présumé, qui se trouvait encore à proximité de la scène de crime, a été interpellé quelques instants plus tard et placé en garde à vue avec notification différée de ses droits en raison de son alcoolisation.
«Les faits, de nature criminelle, ont été qualifiés de meurtre par une personne agissant sous l'emprise manifeste de produits stupéfiants. Les services interdépartementaux de police judiciaire d'Auxerre (SIPJ) ont été co-saisis de l'enquête», confirme au Figaro Anne Lehaitre, la procureure de la République de Nevers. «Vu la nature criminelle des faits, l'ouverture d'une information judiciaire est d'ores et déjà envisagée», précise la procureure.
Imbroglio administratif
Selon une source proche du dossier, le suspect a quitté les Comores pour Mayotte à l’âge de 3 ans. Une carte de séjour temporaire lui a été délivrée par la préfecture de Mayotte en 2015, à sa majorité, mais l’intéressé, alors incarcéré, n’a pas pu la retirer. En 2019, l’homme a été transféré dans des centres de détention en région parisienne et en Saône-et-Loire, avant d’effectuer une détention à domicile sous surveillance électronique au domicile de sa sœur, dans la Nièvre, à partir d’août 2020.
Sur le plan administratif, le Comorien a formulé une première demande de titre de séjour auprès de la préfecture de la Nièvre en juillet 2021. Le préfet de la Nièvre a rejeté cette demande en février 2022 et lui a délivré une obligation de quitter le territoire métropolitain. Mais en juin 2022, une décision du tribunal administratif de Dijon a annulé l'arrêté du préfet. Le suspect, qui était donc en situation irrégulière au moment des faits, avait formulé une nouvelle demande de carte de séjour. Cette dernière était en cours d’examen.