Argentine: une manifestation prévue pour défendre l’université contre Javier Milei
Ce mercredi, le président argentin Javier Milei s'apprête à faire face à une des mobilisations de rue les plus importantes de ses dix mois au pouvoir. Les manifestants lutteront pour la défense de l'université, sur fond d'austérité budgétaire continue. La manifestation organisée mercredi soir à Buenos Aires, est à l'appel d'enseignants et étudiants. Elle est soutenue par des syndicats et des mouvements sociaux. Elle vise à reproduire la mobilisation massive d'avril, lorsque des centaines de milliers d'Argentins, étudiants au premier rang, avaient manifesté dans la capitale et en province.
C'était, alors, pour défendre le budget des universités, gelé pour 2024 au niveau de 2023. Le gouvernement avait été contraint à un début de marche arrière, et des ajustements partiels en deux temps pour 2024 des dépenses de fonctionnement. Cette fois, le grief porte sur un rattrapage des salaires des enseignants sur l'inflation, et sur une loi, approuvée en septembre au Sénat, déclarant l'université en «urgence budgétaire», et posant une réévaluation bimensuelle des budgets de fonctionnement, en lien avec de l'inflation.
Le président Milei, au nom du sacro-saint objectif de «déficit budgétaire zéro», a promis un «veto total» à cette loi. Un veto toutefois en suspens, puisqu'il pourrait être invalidé, par une majorité des deux tiers à la Chambre des députés, où le petit parti libertarien de Milei est minoritaire. Mais le bras de fer sur l'éducation publique est aussi une opportunité de remobilisation pour l'opposition péroniste (centre-gauche), éperdue depuis sa déroute surprise en novembre face à l'outsider «anti-caste» et «anarcho-capitaliste» Milei, élu avec 55% des voix.
La manifestation, que l'exécutif qualifie de «politique», survient sur fond de sondages convergents montrant pour la première fois une inflexion dans le soutien à Javier Milei, autour de 40-45% d'image positive, contre environ 45-50% il y a deux mois.