Présidentielle en Pologne : la Coalition civique et le PiS en tête, poussée de l'extrême droite
Le candidat pro-européen Rafal Trzaskowski est arrivé dimanche légèrement en tête au premier tour de l'élection présidentielle en Pologne, décisive pour l'avenir du gouvernement pro-européen en place, selon un sondage à la sortie des bureaux de vote.
M. Trzaskowski, soutenu par 30,8% des électeurs, affrontera au second tour, le 1er juin, le candidat nationaliste Karol Nawrocki crédité de 29,1% des suffrages, d'après l'Institut IPSOS.
"Ce résultat montre à quel point nous devons être forts, à quel point nous devons être déterminés", a déclaré M. Trzaskowski à ses partisans dans un stade couvert de la ville historique de Sandomierz, dans l'est de la Pologne.
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Le candidat nationaliste a quant à lui remercié ses électeurs, disant que sa victoire au deuxième tour empêchera la coalition en place de "monopoliser" l'ensemble du pouvoir en Pologne.
Le taux de participation a été de 66,8%, selon le sondage.
Deux visions diamétralement opposées
Depuis que la coalition de l'ancien dirigeant européen Donald Tusk est arrivée au pouvoir en 2023, les initiatives clés du gouvernement sont souvent bloquées par le veto du président conservateur sortant Andrzej Duda. Une victoire de M. Trzaskowski permettrait au gouvernement de tenir ses engagements les plus importants qui n'ont pas été honorés par la coalition en place ayant fait bien des déçus, en particulier parmi les défenseurs des droits des femmes, dont celui à l'avortement.
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La politique internationale a largement dominé la campagne électorale, notamment la question de la place de la Pologne entre l'UE et les Etats-Unis, et mis en lumière un affrontement entre deux conceptions distinctes. Les questions sociales ont également joué un rôle important dans les débats. Rafal Trzaskowski, 53 ans, a promis de soutenir les droits à l'avortement dans un pays où il est quasiment interdit et ceux de la communauté LGBTQ.
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Le parti Droit et Justice (PiS), qui soutient le nationaliste Karol Nawrocki, a souvent été en désaccord avec les alliés occidentaux de la Pologne et Bruxelles sur les questions du respect de l'État de droit, jusqu'à ce qu'il perde le pouvoir en 2023.
Poussée de l'extrême droite
Le résultat définitif de la présidentielle dépendra en grande partie du vote au second tour des partisans de Slawomir Mentzen, un candidat d'extrême droite, troisième dans les sondages, avec environ 15,4% des suffrages. Celui-ci est un libertarien eurosceptique, fermement opposé à l'avortement et aux migrants, qui accuse les réfugiés ukrainiens, dont le nombre est évalué à environ un million, de profiter de la Pologne.
Avec le score de l'eurodéputé antisémite Grzegorz Braun, l'extrême droite a obtenu près de 22% des voix.
"Le résultat du deuxième tour dépend du taux de participation et de la mobilisation des jeunes qui ont voté pour M. Mentzen, et le candidat de gauche radicale Adrian Zandberg" qui est crédité de 5,2% de voix, estime Wojciech Przybylski de la fondation Res Publica.
Avec AFP