Cauchemar pour le XV de France, encore battu par l’Afrique du Sud

Les Bleus, et leurs supporters avec, ont chuté de très haut samedi soir au Stade de France. Ils brûlaient, deux ans après la désillusion du quart de finale (27-28) de démontrer qu’ils étaient en fait supérieurs aux doubles champions du monde sud-africains. La réponse n’est pas probante ; Au contraire. Cette fois, Ramos et ses partenaires ont été largement dominés par des Springboks, pourtant réduits à 14 à la 40e minute, 32 à 17, quatre essais dans la musette…

Une fois encore, une fois de plus, les Sud-Africains ont confirmé qu’ils étaient supérieurs aux Bleus. Et que le Stade de France était leur jardin. Depuis un succès du Xv de France le 26 novembre… 2005 (26-20) Springboks ont piétiné le gazon dyonisien et l’orgueil des Bleus à cinq reprises : 2013, 2017, 2018, 2023 et désormais 2025. Vingt ans de disette. Et presque autant tous lieux du crime confondus. Depuis 2010, les Bleus ne comptent qu’une seule victoire (à Marseille, en novembre 2022, 30-26) en dix confrontations…

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Quelques Bleus avaient réfuté le terme de revanche. Avec un manque de conviction appuyé par ceux qui, au contraire, brûlaient de faire payer aux Springboks le quart de finale de la Coupe du monde 2023 perdu d’un petit point au même endroit. Et vu l’engagement, l’intensité, la hargne mis dans chaque ruck par les avants tricolores, la volonté de vaincre était claire. Malheureusement pour l’équipe de France, si la bataille du jeu au sol était à leur avantage, celle des ballons hauts s’est avérée un désastre complet. Depuis deux semaines, les trois-quarts s’y entraînaient avec des frites en mousse de bébés-nageurs à Marcoussis. Visiblement, ça ne remplaçait pas la science aérienne des Springboks qui se sont gavés. Ajoutons une mêlée française salement chahutée et l’affrontement se rééquilibrait.

Mêlée en souffrance

Thomas Ramos, pas le moins revanchard, avait cependant allumé la première mèche dès la 4e minute, évitant deux plaquages avant d’adresser une petite diagonale au pied en direction de Damian Penaud. Dans un Stade de France en fusion, l’ailier de l’UBB inscrivait son 39e essai en bleu, dépossédant Serge Blanco de son record (38). Mais les Bleus, indisciplinés entre hors-jeu défensif et mêlées éventrées, concédaient quatre pénalités d’affilée. Chance pour eux, Sacha Feinberg-Mngomezulu en passait deux et en ratait autant.

7-6 à la 25e minute, le moment choisi par le capitaine du XV de France, Gaël Fickou, de renoncer crânement à 3 points de pénalité faciles pour privilégier la pénaltouche. L’action se terminait sur l’aile opposée par un nouvel essai de Penaud, désormais à 40 ballons aplatis en 57 sélections (14-6, 26e). Mais la première ligne tricolore et ses deux piliers, Erdocio et Montagne, à deux sélections chacun, continuait subir. Et derrière une mêlée à nouveau perdue, Cobus Reinach échappait à deux plaquages pour filer à l’en-but sans grande résistance (14-13, 33e).

Vagues blanches

Les doubles champions du monde à portée de tir. Jusqu’à la 40e minute. Le rugueux deuxième-ligne De Lager infligeait un grand coup d’épaule dans la tête de Ramos. Après un long, très long visionnage, l’arbitre australien, Angus Gardner, finissait par sortir le rouge. Les Sud-Africains allaient disputer toute la seconde période en infériorité numérique. Ce qui ne se concrétisait pas sur le terrain. Fabien Galthié changeait ses deux piliers pour le même résultat : une première ligne bousculée et sanctionnée en mêlée fermée.

Un ballon gratté par Oscar Jegou permettait cependant à Thomas Ramos, le meilleur réalisateur de l’histoire du XV de France, d’ajouter trois points supplémentaires (17-13, 59e). Le pécule restait cependant mince. Il ne sera plus alimenté. À la 63e minute, Louis Bielle-Biarrey écope d’un carton jaune justifié pour un en-avant volontaire. Sur la pénaltouche, les Boks inscrivent, en force, leur 3e essai par leur… centre Estherhuizen, un véritable bœuf repositionné au centre de la troisième-ligne (17-18). Désormais, les Bleus n’existent plus. Les vagues blanches reviennent sans cesse. Nouveau passage en force à la 70e minute, Grant Williams aplatissant derrière un maul (17-25). Puis, à la 76e, Sacha Feinberg-Mngomezulu prenait de vitesse Romain Ntamack, feintait Maxime Lucu, échappait au retour de «LBB» pour transformer le succès des doubles champions du monde en triomphe (17-32).