Royaume-Uni : l'ancien Premier ministre Tony Blair appelle à "un plan pour contrôler l'immigration"

Un ancien locataire du 10 Downing Street prodigue des conseils. Dans une tribune publiée dimanche 7 juillet par le Sunday Times, l'ancien Premier ministre travailliste britannique Tony Blair veut aider le nouveau Premier ministre, Keir Starmer, à trouver la solution pour contrôler l'immigration, une des préoccupations principales des Britanniques ayant contribué à la montée du parti anti-immigration et anti-système Reform UK aux législatives. "Les sujets culturels, autant si ce n'est plus que les sujets économiques, sont au cœur" de ce vote, estime celui qui a été Premier ministre de 1997 à 2007.

Sur ce point, "la politique britannique a beaucoup en commun avec la politique européenne" où les partis politiques traditionnels "subissent une déstabilisation", estime-t-il en citant l'exemple de la France et de l'Italie. Tony Blair estime ainsi que le pays "a besoin d'un plan pour contrôler l'immigration", d'une "nouvelle approche stricte" en matière de sécurité et de justice et qu'il "devrait éviter toute faiblesse sur le 'wokisme'". Il plaide aussi pour l'introduction d'une carte d'identité numérique pour les Britanniques pour "que nous sachions précisément qui a le droit d'être ici".

Pas de carte d'identité au Royaume-Uni

La carte nationale d'identité n'existe pas au Royaume-Uni et l'obligation l'an dernier pour la première fois lors d'un scrutin local en Angleterre de montrer une pièce d'identité avec photo (passeport, permis de conduire, carte de bus pour les seniors etc.) avait suscité une opposition féroce. Le ministre du Commerce Jonathan Reynolds a finalement écarté l'idée d'une carte d'identité numérique comme ne faisant "pas partie" des projets du gouvernement, sur Times radio, après avoir laissé planer le doute en matinée.

Si les travaillistes ont remporté une très large victoire aux élections législatives de jeudi, Reform UK a séduit plus de 14% des électeurs, faisant son entrée au Parlement avec cinq députés, dont son chef, la figure de la droite dure, Nigel Farage. Tony Blair, resté discret durant la campagne électorale, avertit que Reform UK "pose un défi au Labour aussi" même s'il a surtout pris des voix aux conservateurs.