Syrie : plus de 30 frappes israéliennes sur des sites militaires, selon une ONG
Plus de trente frappes israéliennes ont visé des sites militaires dont des tunnels à Damas et sa banlieue, près d'une semaine après la prise de la capitale syrienne par une coalition armée qui a renversé Bachar al-Assad, a indiqué samedi une ONG. Depuis la fuite dimanche du président déchu Bachar al-Assad, Israël a lancé des centaines de de frappes contre des sites militaires en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
«Israël a effectué 35 frappes de missiles à fragmentation dans le but de détruire complètement des tunnels sous les montagnes», a indiqué l'ONG, basée au Royaume-Uni et disposant d'un vaste réseau de sources à l'intérieur de la Syrie. «Ces tunnels renfermaient des entrepôts de missiles balistiques, des munitions, d'obus de mortier, et d'autres équipements militaires», selon l'OSDH. Samedi soir, elle a également rapporté des frappes israéliennes contre d'autres dépôts d'armes dans la région de Qalamoun, près de Damas, mais aussi près de Deraa et Soueida dans le sud.
Plus tôt, l'OSDH avait indiqué qu'un «institut scientifique» et d'autres positions militaires à Barzé, à la limite nord-est de Damas avaient été détruits par des frappes israéliennes. Elles avaient également visé un «aéroport militaire» dans les alentours de la ville, selon l'ONG qui ajoute que ces séries de frappes contre «les sites militaires de l'ancien régime» visent à «détruire ce qui reste des capacités militaires de la prochaine armée syrienne».
Plus de 430 frappes
Vendredi, l'armée de l'air israélienne a également visé une «base de missiles sur le mont Qassioun à Damas», a ajouté l'OSDH, ainsi qu'un aéroport dans la région de Soueida et des «laboratoires de recherche et de défense à Masyaf», dans la province de Hama. Depuis la chute d'Assad, Israël a intensifié ses frappes chez son voisin, l'OSDH recensant 430 frappes en moins d'une semaine.
Par ailleurs, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné à l'armée de «se préparer à rester» tout l'hiver dans la zone tampon située à la lisière de la partie du Golan syrien occupée par Israël. Les troupes israéliennes sont entrées dans la zone tampon juste après la chute d'Assad. L'ONU a dénoncé une «violation» de l'accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël.
Samedi, Abou Mohammad al-Jolani le chef de la coalition dominée par des islamistes qui a pris le pouvoir en Syrie et se fait appeler désormais par son vrai nom, Ahmad al-Chareh, a dénoncé cette incursion. Il a néanmoins affirmé que son pays était trop «épuisé» par la guerre pour s'engager dans un nouveau conflit.