40 ans de la mort de François Truffaut : ses films d’anthologie en images

On y voit un adolescent qui fait les quatre cents coups, un Jules et un Jim amoureux de Jeanne Moreau, un homme qui aimait les femmes, un metteur en scène juif qui se cache dans la cave de son théâtre et, comme une signature, un peu partout des images de la tour Eiffel... François Truffaut le réalisateur de tout ce grand cinéma est décédé il y a 40 ans, le 21 octobre 1984.

Pour l’anniversaire de sa mort, Le Figaro a concocté un florilège de son œuvre qui aura été couronné de dix César (dont meilleur film et meilleur réalisateur pour Le Dernier Métro), d’un Oscar (La Nuit américaine), et de deux palmes au Festival de Cannes (Les Quatre Cents Coups et La Peau douce). De son premier film à l’inspiration biographique où l’on découvrait Antoine Daniel (interprété par Jean-Pierre Léaud) au Dernier Métro avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu en passant par Jules et Jim, La Mariée était en noir, La Sirène du Mississippi et l’Homme qui aimait les femmes, sélection en images des immortels films truffaldiens.  

Les Quatre Cents Coups  

1959, avec Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy...

Truffaut avait écrit dans la revue Arts en 1959 que « Les Quatre Cents Coups n’était pas un film autobiographique ». Pour lui, le scénario parlait de l’adolescence qui « ne laisse un bon souvenir qu'aux adultes ayant mauvaise mémoire ». Cela reste un sujet pour les cinéphiles. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’il trouve ici son double de cinéma, Jean-Pierre Léaud.

Tirez sur le pianiste

1960, avec Charles Aznavour, Marie Dubois, Michèle Mercier, Boby Lapointe...

Charles Aznavour joue tristement du piano dans un bar. Il aime deux femmes bien différentes, Marie Dubois et Michèle Mercier. Et puis il y a Boby Lapointe qui chante Avanie et Framboise, qui sont donc « les mamelles du destin ». Un film au charme rare qu’il faut avoir vu. 

Jules et Jim

1962, avec Jeanne Moreau, Oskar Werner, Henri Serre, Marie Dubois...

Deux hommes tombent amoureux de la même femme. Elle s’appelle Catherine (Jeanne Moreau) et va les aimer tous les deux. Une chanson va magnifier ces sentiments impossibles : Le Tourbillon. « On s’est connu, on s’est reconnu, on s’est perdu, on s’est reperdu de vue... » Ces paroles sont de Serge Rezvani, c’est tout dire. 

La Peau douce  

1964, avec Jean Desailly, Françoise Dorléac, Nelly Benedetti...

Un homme marié sage (Jean Desailly) devient fou de Catherine ( Françoise Dorléac) qu’il a croisée dans l’ascenseur. Commence alors une histoire d’amour impossible. Un thème lancinant que Truffaut déclinera dans toute son œuvre. 

 La Mariée était en noir

1967, avec Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Charles Denner, Claude Rich... 

Une femme vengeresse (Jeanne Moreau), aux allures de déesse grecque, retrouve les assassins de son mari. Elle les tuera tous. En 1978 Truffaut regretta d'avoir tourné ce chef-d’œuvre. Il confia à L'Express : « Le seul que je regrette d'avoir fait, c'est La Mariée était en noir. Je voulais offrir à Jeanne Moreau quelque chose qui ne ressemble à aucun de ses autres films, mais c'était mal pensé. ... Le thème manque d'intérêt: l'apologie de la vengeance idéaliste, cela me choque en réalité »

 Baisers volés  

1968, avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Delphine Seyrig, Michael Lonsdale...

On retrouve Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) au début de sa vie d’adulte. Truffaut s’inspire ici du roman Balzac, Le Lys dans la vallée. Et puis, il y a le charme de Claude Jade. À voir ou à revoir, sans modération.

La Sirène du Mississippi

1969, avec Catherine Deneuve, Jean-Paul Belmondo, Michel Bouquet, Nelly Borgeaud...

 Le Magnifique qui vit une déchéance, seul Truffaut pouvait l’imaginer. Il dira quelques années plus tard : « Belmondo est avec Jean-Pierre Léaud mon acteur préféré et pour Catherine Deneuve il était impossible de ne pas songer à elle ». Et puis, il ne faut pas oublier le jeu de Michel Bouquet, implacable et impeccable dans le rôle d’un détective obstiné.

L'Enfant sauvage  

1970, avec Jean-Pierre Cargol, François Truffaut, Françoise Seigner...

C’est ovni dans la filmographie truffaldienne. Inspiré de l'histoire réelle de Victor de l'Aveyron ce film n'est pas comme les autres dans l'œuvre de François Truffaut. Le cinéaste a souhaité interpréter lui-même le rôle du Docteur Itard qui tenta une expérience scientifique sur cet enfant qui vécut seul les premières années de sa vie dans une forêt de l'Aveyron au XIXe siècle. Il prit un soin particulier à « trouver » l'enfant sauvage : « Jean-Pierre, le petit gitan que j'ai finalement choisi pour jouer ce rôle est un enfant très beau mais je crois qu'il a bien l'air de sortir des bois »

La Nuit américaine  

1973, avec Jean-Pierre Léaud, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Aumont... 

Un film de cinéma sur le cinéma. Seuls Truffaut et Fellini pouvaient le faire. Pour mémoire, une nuit américaine, c’est une scène de nuit qu’on tourne en plein jour. La magie du septième art, en somme. « Le cinéma est-il plus important que la vie ? », le cinéaste a répondu à la question.

L'Homme qui aimait les femmes

1977, avec Charles Denner, Brigitte Fossey, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel... 

Le cinéaste a écrit le scénario parce qu’il vouait une admiration à Charles Denner. L’amour est-il une obsession. Ce dialogue donne une esquisse de réponse : « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie. »

Le Dernier Métro  

1980, avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Heinz Bennent, Jean Poiret...

La Deuxième Guerre mondiale et ses tourments. Paris et la Collaboration. Un dramaturge juif, qui continue à régler ses scènes depuis la cave de son théâtre où il se cache. Le film fera un triomphe aux César avec dix prix, dont ceux des meilleurs acteurs donnés à Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, et une nomination aux Oscars.