Au Royaume-Uni, le retour de la fureur des "Brexiteurs"
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A la Une de la presse britannique, les réactions à l’accord sur la défense, la pêche et l’énergie, conclu hier entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.
«Un sommet symbolique» pour une «réinitialisation post-Brexit»: The Financial Times salue ce «premier pas vers la reconstruction des liens commerciaux entre l’UE et le Royaume-Uni, 9 ans après le référendum sur le Brexit » - un accord qui constitue surtout, selon lui, «une reconnaissance de l'intérêt des deux parties à collaborer plus étroitement». The Guardian évoque les «avantages évidents» de cet accord mais aussi les «risques politiques» pour le Premier ministre Keir Starmer, qui «a reconnu, pour la première fois, ce que les gouvernements britanniques successifs ont nié pendant des années: que le Brexit a porté préjudice à la Grande-Bretagne», au risque d’être accusé de «trahison» par une partie de ses compatriotes.
L’entente entre Londres et Bruxelles provoque en effet une levée de boucliers à droite. «Baiser d’adieu au Brexit»: dans le sillage de l’ex-Premier ministre Boris Johnson, de Kemi Badenoch, l’actuelle cheffe des conservateurs et de l’europhobe Nigel Farage, le patron de Reform UK, The Times, quotidien conservateur, dénonce une «trahison» du Brexit. Comme toujours, les plus remontés sont les tabloïds. The Daily Express cite Nigel Farage et se déchaîne contre «la capitulation abjecte» de Keir Starmer, en particulier son compromis sur la pêche: «En 2016, nous avons voté pour reprendre le contrôle de nos eaux de pêche et offrir une bouée de sauvetage indispensable à cette industrie. Aujourd'hui, nous apprenons que (l’accord conclu avec Bruxelles) accordera aux pêcheurs européens l'accès aux eaux britanniques pendant encore 12 ans», s’étrangle le journal. D’où la Une du Sun sur le fait que Keir Starmer se serait laissé berner «comme un hareng», expression équivalente, disons à «être pris pour un lapin de trois semaines», en français. La colère des Brexiteurs face à l’accord conclu avec Bruxelles, à voir aussi avec le dessin de Morten Morland pour The Times, qui les montre aussi furibards qu’impuissants face aux négociations avec l’UE.
Le Royaume-Uni, qui a uni sa voix à celles de la France et du Canada pour dénoncer «l’extension des opérations israéliennes à Gaza». The Guardian relève que cette indignation n’est pas partagée par la Maison-Blanche, qui «continue à soutenir publiquement Israël», alors que l’Etat hébreu vient de lancer une attaque sans précédent» contre l’enclave palestinienne. Une offensive que le gouvernement de Netanyahou, cité par le Jerusalem Post, justifie par la nécessité d’«empêcher le Hamas d’accéder à l’aide humanitaire». Un discours balayé par le quotidien de gauche Haaretz, qui rapporte que Netanyahou a présenté sa décision de laisser passer l’aide au compte-goutte par la nécessité de «faire baisser la pression venue d’Europe et des Etats-Unis» - comme une opération de «relations publiques», tout en continuant à promettre la destruction totale du Hamas, au risque de compromettre tout accord pour libérer la vingtaine d’otages israéliens toujours vivants. Interrogé par Le Parisien/Aujourd’hui en France, Tal Shoham a vécu 505 jours dans les griffes du Hamas avant d’être relâché en février. S’il exprime ses craintes pour ses compagnons toujours otages et déclare qu’il est «très important de faire le nécessaire pour les ramener», il dit également qu’il est tout aussi important «d’empêcher toute nouvelle offensive dans le futur».
Aux Etats-Unis, la Cour suprême vient d’autoriser l’Administration Trump à révoquer le statut de protection temporaire interdisant l’expulsion de plus de 300 000 Vénézuéliens. The New York Times précise que les juges autorisent l'Administration Trump à mettre fin à cette protection avant que les appels soient examinés - ce qui autorise les autorités à procéder immédiatement à d’éventuelles expulsions. Ruth Lopez, la principale avocate aux Etats-Unis d'un groupe de défense des droits de l'homme représentant les familles d'immigrants vénézuéliens emprisonnés au Salvador, et critique virulente du président salvadorien Nayib Bukele, avait été expulsée à son tour vers son pays d’origine, où elle a été arrêtée dimanche pour des accusations de «détournement de fonds» lorsqu'elle travaillait pour un tribunal électoral salvadorien, il y a dix ans. Selon The Guardian, son arrestation «fait partie d'une répression croissante contre la société civile et la presse libre», par le gouvernement de Bukele, «visiblement encouragé par sa relation étroite avec l’Administration Trump, qui paie le Salvador pour détenir les migrants expulsés de son système pénitentiaire».
Lui aussi avait été en prison en 1967, pour «trouble à l’ordre public», avant de mourir 4 ans plus tard à Paris, où il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Après sa disparition, le chanteur des Doors est devenu l’objet d’un tel culte, qu’une sculpture de lui avait été réalisée pour les dix ans de sa mort. Ce buste avait ensuite disparu 7 ans plus tard, en 1988. Le magazine Rolling Stone rapporte qu’elle vient d’être retrouvée totalement par hasard par la Brigade Financière et Anti-Corruption, lors d'une perquisition dans une affaire d'escroquerie. Une histoire rocambolesque qui aurait sans doute beaucoup plu à Jim Morrison, que les moins de 20 ans ne connaissent peut-être plus - transition diabolique pour évoquer cette étude surprenante, lue dans The Guardian, toujours, indiquant que près de la moitié des jeunes Britanniques interrogés disent qu’ils préfèreraient un monde sans Internet, près de 70 % disant aussi se sentir plus mal après avoir utilisé les réseaux sociaux. CQFD. La conclusion s’impose d’elle-même, semble-t-il.
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