Augmentation du prix de l’électricité : « Les usagers sont rackettés » avec la fin du bouclier tarifaire
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a confirmé, dimanche 21 janvier sur le plateau du « 20 heures » de TF1, que la facture d’électricité augmentera au 1er février entre 8,6 % et 9,8 % pour la plupart des Français, faisant suite à l’engagement du gouvernement de sortir du « bouclier tarifaire ». Les associations de consommateurs et les élus de gauche d’insurgent.
« Voilà pourquoi il faut refuser l’austérité »
« Alors que les prix sur le marché de l’énergie sont à la baisse, la facture d’électricité va encore augmenter de 9,8 % », fustige Fabien Gay, sénateur communiste et directeur de l’Humanité, estimant que « c’est un choix politique de Bruno Le Maire car c’est une taxe qui augmente », et de conclure « les usagers sont rackettés soit par le marché, soit par les taxes ! ». Mêmes positions pour l’eurodéputé insoumise Manon Aubry, pour qui c’est « une pure folie qui va toucher les ménages les plus pauvres et les PME (Petites et Moyennes Entreprises) ». « Tout ça pour satisfaire la soif d’économies de la Commission qui demande à la France de supprimer les aides. Voilà pourquoi il faut refuser l’austérité ! », s’insurge la présidente du groupe de la gauche au Parlement. Olivier Faure, secrétaire national du Parti socialiste, pointe quant à lui la responsabilité des politiques libérales menées par la Macronie : « À force de baisse des impôts des plus riches, de refus de taxer les superprofiteurs de crise, ce sont tous les Français qui reçoivent la facture ! »
Jean-Yves Mano, président de l’association CLCV (Consommation logement et cadre de vie), considère que cette hausse « aurait pu être décalée » à un moment plus opportun, comme « au mois d’août » ou « après la saison hivernale » pour avoir « moins de conséquences sur le budget des ménages ». L’association de consommateurs estime que « 34 % des [Français] sont encore en situation de privation » aujourd’hui. « Et ce ne sont pas ces hausses qui vont leur permettre d’améliorer leur situation », ajoute-t-il au micro de franceinfo lundi 22 janvier. Jean-Yves Mano appelle ainsi le gouvernement à « augmenter les revenus » pour que les ménages puissent « peut-être supporter des hausses complémentaires » dans un contexte plus global d’inflation. « Tout ceci est insupportable pour beaucoup de Français qui n’ont pas la capacité financière de supporter ces charges complémentaires », déplore-t-il. Le président de l’association craint que cette hausse des prix de l’électricité pousse les ménages à « réagir un jour ou l’autre ». Il se dit ainsi « inquiet par des réactions qui se traduiront peut-être par des signes de manifestation ». Espérons que l’avenir lui donne raison.