Droits de douane : la Russie fragilisée par la baisse des prix du pétrole, le Kremlin admet sa préoccupation

Alors que le monde entier s'inquiète de voir les droits de douane exorbitants imposés par les Etats-Unis, il est quelques pays qui sont censés passer à travers les gouttes de la politique de Donald Trump. Parmi eux : la Russie, qui ne se verra pas imposer de droits de douane supplémentaires.

Washington s'explique en indiquant que le commerce entre la Russie et les Etats Unis est réduit à la portion congrue depuis le début de la guerre et Moscou est déjà frappé par des milliers de sanctions. Mais pour autant, le Kremlin s'inquiète des conséquences de la tempête économique déclenchée par la Maison blanche, et surtout par la baisse des cours du pétrole qui commence à préoccuper le pouvoir russe.

"Situation extrêmement turbulente et tendue"

À rebours des discours économiques systématiquement optimistes entendus à Moscou ces derniers mois, le porte-parole du Kremlin a ainsi dû l'admettre lundi 8 avril. "Nous suivons de très près la situation, qui est actuellement extrêmement turbulente et tendue", a lâché Dimitri Peskov en parlant des cours du pétrole, qui sont au plus bas depuis 4 ans, bien loin des prévisions optimistes retenues pour construire le budget russe 2025. Et ce, alors que les recettes de l'Etat sont déjà inférieures à ce qu'elles devraient être à cette époque de l'année.

Or, les ventes d'hydrocarbures pèsent pour un tiers des revenus de la Russie. Cours faibles, rouble fort... c'est la mauvaise équation pour le Kremlin qui puise dans ses réserves pour financer la guerre en Ukraine qui engloutit au moins 40% de son budget. La Russie risque, de fait, de devenir encore plus dépendante de la Chine, son principal acheteur de pétrole.

La banque centrale ne va pas pouvoir baisser les taux, très élevés, à plus de 20%, qui commencent à asphyxier l'économie, hors industrie de défense. Si Donald Trump ne sanctionne pas directement la Russie, sa politique a bien des effets collatéraux.