Sur les circuits, Laurent Pasquali avait l’image d’un pilote sulfureux, écumant les pelotons de la Porsche Carrera Cup avant de célébrer ses prouesses aux tables de somptueux établissements. Dans l’intimité, le coureur automobile était aussi le chouchou de sa mère Gisèle, le petit dernier de la fratrie. Ce 29 novembre 2018, il passe lui rendre visite en fin de matinée, comme il le fait tous les jours. Il l’embrasse sur le perron, avant que sa silhouette furtive ne s’évapore dans l’ascenseur, les portes avalant sa dernière phrase: «On se voit tout à l’heure.» Mais Laurent Pasquali n’est jamais revenu.
Gisèle se présente au commissariat pour signaler sa disparition car, «s’il avait dû disparaître, cela aurait été avec moi.» Son appartement de Levallois-Perret a été vidé de son matériel informatique. La carcasse de sa voiture calcinée est retrouvée sur un parking du 12e arrondissement de Paris. Son portable cesse d’émettre. «Ne t’inquiète pas, il va revenir», lui répète-t-on. La retraitée ne quitte plus son domicile, suspendue à l’espoir qu’il franchisse à nouveau la porte d’entrée. Elle ne le sait pas encore, mais un contrat a été placé sur la tête de son fils.
Derrière ce pacte funeste se trouve une redoutable cellule criminelle qui s’est épanouie à l’ombre d’une loge maçonnique, Athanor. La disparition du pilote marque le paroxysme de la violence dans laquelle cette officine était plongée avant son démantèlement en 2020. Au terme de quatre ans d’enquête, 22 protagonistes ont été renvoyés devant la cour d’assises spéciale de Paris et seront jugés en mars prochain. Le Figaro vous dévoile les arcanes de cette affaire où se mêlent francs-maçons, chefs d’entreprise et agents de la DGSE devenus tueurs à gages.
Le «Rocancourt de l’automobile»
À la suite de la disparition du pilote, les langues commencent à se délier dans son entourage…