Vexations et incompréhensions, menace de non-participation contre menace de démission, raideur contre lignes rouges, rendez-vous annulés puis rencontre de la dernière chance. Rarement la dramaturgie de la formation d’un gouvernement aura été poussée à un tel point. Comme s’il fallait être au bord de la rupture pour obliger chacun à consentir à aboutir. Michel Barnier, Emmanuel Macron, les anciens partis de la majorité, Les Républicains : tous étaient contraints à chasser leur naturel pour éviter un blocage qui n’aurait fait que des perdants. Tous devaient « être raisonnables », selon les mots de Gérard Larcher, expert en conciliation.
Le chef de l’État refuse de parler de « cohabitation » quand le premier ministre n’entend pas être un chef de gouvernement au rabais. Macron a beau jurer qu’il respecte le transfert de l’action de l’exécutif de l’Élysée vers Matignon, on ne change pas en deux semaines sept ans d’habitudes d’hyperprésidence. De même, jaloux…