Immigration: l'administration Trump poursuit la ville «sanctuaire» de New York
Le ministère américain de la Justice a engagé jeudi 24 juillet une procédure contre les autorités de New York, dont le maire Eric Adams, pour sa politique faisant de la ville un «sanctuaire» protégeant les migrants en situation irrégulière menacés d'expulsion. «La ville de New York a, par sa politique de sanctuaire, lâché dans les rues des milliers de criminels pour qu’ils commettent des crimes violents contre les citoyens respectant la loi», a déclaré dans un communiqué la ministre de la Justice, Pam Bondi. L’administration républicaine affirme que les lois dites «sanctuaire», interdisant à la police d’arrêter des personnes en fonction de leur statut d’immigration et limitant le partage d’informations sur les immigrés avec les autorités fédérales, sont inconstitutionnelles, l’immigration étant une compétence du gouvernement fédéral.
Le président Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des États-Unis par des «criminels venus de l'étranger» et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés. Son ministère de la Justice a déjà engagé ces derniers mois des procédures contre les États «sanctuaires» de l'Illinois, de New York et du Colorado, ainsi que les villes de Los Angeles ou de Chicago notamment, tous dirigés par les démocrates.
Passer la publicitéL'administration Trump avait ordonné en février aux procureurs de New York d'abandonner des poursuites pour corruption contre le maire, affirmant qu'elles étaient politiquement motivées et empêchaient Eric Adams de se consacrer pleinement à la «lutte contre l'immigration illégale et la criminalité». Un juge fédéral a définitivement classé l'affaire en avril, non sans relever que tout dans ce dossier avait «des allures de marchandage: l'abandon de l'acte d'accusation en échange de concessions en matière de politique d'immigration».