Logements étudiants : la grande galère des parents
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Depuis deux mois, Charlotte Bach, une étudiante strasbourgeoise, ne décroche pas de son téléphone. Des heures à guetter la moindre offre. Elle a répondu à une vingtaine d'annonces, mais les appartements sont partis très vite. Aujourd'hui, elle peut enfin faire une visite. Car à Strasbourg, le nombre d'étudiants ne fait qu'augmenter ces dernières années. La concurrence est donc rude pour décrocher la perle rare. "Je m'attendais à ce que ce soit compliqué, mais pas à ce point-là, quand même", explique-t-elle. Pour cet appartement, le loyer est à 935 euros pour 40 mètres carrés. 80 euros au-dessus de son budget, mais elle se résout à faire un sacrifice : "De base, j'avais fixé un budget, je pense, un peu bas. Et là, j'ai vu celui-là et je me suis dit qu'il était vraiment bien placé. Il réunit beaucoup de critères. Du coup, j'ai augmenté un petit peu le budget. Mais là, c'est vraiment enfin, je pense, le maximum."
L'agente immobilière reçoit 250 demandes de visite en moyenne pour un seul appartement : "Le plus vite est le mieux. Si elle veut être sûre d'avoir un appartement pour la rentrée, il ne faut pas réfléchir."
250 000 logements manquants
Un marché de la location étudiante très tendu partout en France et encore plus cette année. Les nouvelles normes énergétiques changent la donne. Les petites surfaces non régularisées ne peuvent plus être louées. 113 000 logements étudiants seraient hors circuit, selon la Fédération nationale de l'immobilier.
Inoccupé depuis huit mois, un appartement de région parisienne, idéal pour une colocation, doit être rénové. "Une entreprise va isoler les murs extérieurs, va agrandir le mur en mettant des isolants et c'est comme ça qu'on va pouvoir améliorer la note énergétique", détaille Vincent Vitorio, responsable d'agence immobilière. Mais le délai est long, un à deux ans maximum sans locataire. "Ça renforce la tension sur le marché puisqu'il n'y avait déjà pas assez de logements. On sait qu'il n'y a pas assez de constructions neuves et donc on enlève encore des logements là où il n'y en avait déjà pas assez", précise-t-il. À l'heure actuelle, il manquerait près de 250 000 logements étudiants en France.