«Je m’étais attachée à un labrador» : 20 ans après, la génération Nintendogs se souvient de ses chiens virtuels

«Je m’étais attachée à un labrador» : 20 ans après, la génération Nintendogs se souvient de ses chiens virtuels

Des chiens virtuels issus de Nintendogs sur consoles Nintendo DS et Nintendo 3DS. Nintendo

TÉMOIGNAGES - Sorti le 21 avril 2005 et deuxième titre le plus vendu de la console portable Nintendo DS, cette simulation où le joueur doit s’occuper chaque jour d’un canidé a marqué une génération d’enfants amoureux des animaux.

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Il y a vingt ans jour pour jour ce 21 avril, les utilisateurs japonais de la console portable Nintendo DS découvraient le jeu vidéo Nintendogs. Les Européens ont suivi le 7 octobre 2005, et se sont jetés à leur tour sur cette simulation de chien de compagnie virtuel. Succès immédiat : moins d’une semaine après sa sortie sur le continent, les ventes du jeu franchissent les 160.000 exemplaires, et celles de la console Nintendo DS sont multipliées par quatre. Deuxième titre le plus vendu de cette machine (juste devant Mario Kart DS) avec 23,9 millions de copies écoulées dans le monde, ce jeu a marqué une génération d’amoureux des animaux. «Petite, je rêvais d’avoir un animal de compagnie mais mes parents n’étaient pas d’accord», se souvient Lou, 20 ans aujourd’hui. «J’ai donc eu plusieurs jeux vidéo avec des chiens, des chevaux, des hamsters... Nintendogs était l’un des premiers.»

Inspiré du Tamagotchi, jouet électronique phare des années 90, Nintendogs donne la possibilité de prendre soin de chiens virtuels. Grâce au stylet et à l’écran tactile de la Nintendo DS, le joueur doit nourrir, caresser, savonner, et mener son chien en laisse. Grâce au microphone intégré à la console portable, il peut l’appeler, lui apprendre des tours et même participer à des compétitions de dressage canin. «Je me rappelle que lorsque l’on gagnait un tournoi, on gagnait de l’argent qu’on pouvait dépenser sur des accessoires ou des jouets pour ses chiens», complète Lou. «Cela donnait un objectif dans le jeu.»

«Je réouvrais ma DS et mes chiens étaient sales et affamés»

Mélody, une étudiante en médecine de 21 ans, se souvient de la tendresse qu’elle nourrissait pour l’un de ses compagnons virtuel : « Je m’étais attaché à un labrador blanc, qui ressemblait au chien sur la pochette du jeu. C’est le premier dont je me suis occupé.» Quant à Lou, elle se remémore les quelques fois où elle a délaissé le jeu vidéo : «Je réouvrais ma DS et mes chiens étaient sales et affamés. Je ressentais de la pitié pour eux dans ces moments-là.»

L’impression de proximité avec l’animal, permise par les nouvelles fonctionnalités de la console Nintendo DS commercialisée l’année précédente, explique sans doute le succès de Nintendogs au milieu des années 2000. «Nous avons considéré une adaptation sur la console Wii», avait révélé Shigeru Miyamoto, le producteur de jeu vidéo à l’origine de Nintendogs, dans une interview en 2011. «Mais il n’y a pas de microphone, donc il n’aurait pas été possible de parler à son chien. Il y a aussi une distance entre la télévision et la manette, donc le joueur n’aurait pas vraiment eu l’impression de caresser son chien.» 

Cibler le grand public

Autre spécificité : alors que la plupart des jeux vidéo en vogue tels que Super Mario Bros ou The Legend of Zelda cultivent l’esprit de compétition, Nintendogs mise sur une trame simpliste, sans quête à accomplir ni niveau à gravir. «Quand je jouais à Mario ou Zelda avec mes frères, il fallait avoir un bon niveau pour gagner. Nintendogs c’était le jeu pour me détendre. Je pouvais jouer toute seule sur ma console, sans avoir besoin de réfléchir», témoigne Mélody. Le jeu répond alors à l’objectif affiché par Nintendo à la sortie de la Nintendo DS de cibler les «casual gamers», autrement dit les joueurs occasionnels qui ne souhaitent pas s’embêter de règles du jeu difficiles ou de commandes complexes à la manette.

Vingt plus tard, la Nintendo DS de Mélody a été revendue chez Micromania, et celle de Lou jetée. Si les deux jeunes filles en gardent de bons souvenirs d’enfance, elles ne se verraient plus jouer à Nintendogs aujourd’hui. «Je m’amuserais vingt minutes à tout casser, puis je me lasserais», confirme LouContrairement à d’autres licences cultes de Nintendo comme Pokémon, Super Mario Bros ou Pokémon, le jeu vidéo Nintendogs n’a d’ailleurs pas été adapté sur la console Nintendo Switch. Pour Mélody, Nintendogs restera donc un «produit d’une époque» révolue.