À l’université de Columbia, le keffieh et la protestation face à la censure de l’administration Trump
New York (États-Unis), envoyé spécial.
C’est la déesse de la pensée élevée, de la sagesse, de l’intelligence mais également de la réflexion stratégique de la guerre. Son nom est ? N’importe quel étudiant de l’université de Columbia, à New York, vous donnera la réponse : Minerve. Celle-ci trône sur les marches de Low Library depuis 1904, indéboulonnable. L’alma mater (« la mère nourricière »), comme elle est appelée, est le symbole de cet établissement supérieur privé, l’un des plus prestigieux au monde après Harvard.
Alors, lorsque les autorités se sont aperçues, un beau matin, qu’un keffieh palestinien lui enserrait le cou, leur sang n’a fait qu’un tour. Elles ont compris qu’il se passait de nouveau quelque chose sur ce campus. « Comme en 1968 et 1985, Columbia est à l’avant-garde du mouvement de protestation aux États-Unis », rappelle Cathy Schneider, professeure à l’American University de Washington DC. Et si les étudiants sont dans la droite ligne de ceux qui les ont précédés, l’administration n’a pas non plus dévié de la ligne répressive qui a toujours été en vigueur : appel à la police, arrestations des jeunes manifestants puis suspension et exclusion de nombre d’entre eux.
La défense de la cause palestinienne a toujours agité l’université de Columbia. La protestation s’est amplifiée avec les attaques terroristes du 7 octobre 2023, puis la guerre menée à Gaza par Israël. La seule réponse implacable de la part de l’administration, mais également de la Maison-Blanche, a été de criminaliser le mouvement, là comme ailleurs. Après Columbia, le gouvernement fédéral a menacé une soixantaine de grands établissements, dont Harvard. Depuis son investiture, Donald Trump a signé des dizaines de décrets, dont beaucoup s’attaquent aux droits constitutionnels fondamentaux et à des communautés déjà marginalisées.
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