Les touristes vont affluer : comment cet hôtel de luxe étoffe ses équipes

Surplombant l’océan, l’ancienne résidence impériale construite pour l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, s’impose comme un modèle de l’élégance française. L’Hôtel du palais, à Biarritz, n’est pas seulement un joyau du Second Empire avec son architecture néo-Louis XVI, ses hauts plafonds, ses moulures et ses salons aux décors d’époque. C’est aussi l’un des 31 palaces que compte la France, et qui attire une clientèle cosmopolite et exigeante qui n’hésite pas à dépenser au minimum 800 € la nuit pour une chambre avec vue sur l’océan.

À ce prix, le service doit être irréprochable, du bagagiste qui accueille les clients à leur arrivée, au garçon de piscine, en passant par la femme de chambre, les thérapeutes au spa, le barman… La liste des métiers s’allonge dans l’hôtellerie de luxe qui doit aussi composer avec une pénurie de personnel. Alors que démarre la haute saison, c’est toute une stratégie de recrutement qui s met en place avec l’objectif d’attirer les profils les plus qualifiés dans ce fleuron du groupe Hyatt.

Les pieds dans l’eau

La cité impériale n’attire pas seulement une clientèle de vacanciers mais aussi une de nombreux jeunes travailleurs fascinés par la «Surf Way of Life» qui émane lorsque l’on se balade dans les rues de la cité balnéaire. Travailler avec l’océan pour horizon, enchaîner par une session de surf avant de siroter un verre face au coucher de soleil sur la Côte des Basques, puis prolonger la soirée dans l’ambiance animée des bars des Halles… Pour de nombreux saisonniers, c’est plus qu’un job, c’est un rêve éveillé. Mais derrière cette carte postale, une réalité bien moins réjouissante : trouver un logement ici relève du parcours du combattant.

Préparer son voyage
Service

Chaque début de saison, les recruteurs doivent redoubler d’ingéniosité pour loger leurs équipes. «Grâce à la notoriété du groupe Hyatt auquel nous appartenons, nous attirons des candidats de qualité à l’international mais pour cela, il faut les loger et c’est ce que nous mettons en avant», indique Andrea Devrière-Ramos, directrice des ressources humaines de l’établissement.

L’Hôtel du palais fait aujourd’hui partie du groupe Hyatt. Anthony Parkinson

Solution logement 

Pour la saison à venir, l’Hôtel du Palais prévoit d’accueillir entre 120 et 150 travailleurs saisonniers à partir du 1er mai. Si l’établissement, qui compte 142 chambres et suites, ne dispose pas de logements intégrés, la direction a développé une véritable stratégie immobilière pour loger ses équipes.

Une vingtaine de studios ont été sécurisés dans une résidence rénovée à Anglet, et cinq cottages loués dans un camping 5 étoiles avec piscine et salle de sport à Bidart, à moins de quinze minutes en transport en commun. «Nous sommes vigilants sur la qualité des logements et leur environnement. Notre personnel doit se sentir bien. Pas question de louer n’importe quoi», insiste Andrea Devrière-Ramos.

Au total, près de 100 collaborateurs seront logés sur la saison estivale. Les stagiaires sont hébergés à titre gratuit et les saisonniers contribuent partiellement au loyer pour un montant oscillant de 150 à 350 € par mois. Si les collaborateurs utilisent leur véhicule, l’établissement prend en charge 50% des frais de parking.

Activités en dehors du travail

Le logement ne suffit pas toujours pour convaincre les meilleurs profils. Le palace biarrot parie aussi sur la qualité de vie au travail. « Une personne est dédiée exclusivement au bien-être des salariés », précise Andrea Devrière-Ramos. Le directeur général, Vincent Poulingue, confirme : «Bien que les salaires aient augmenté depuis le Covid, ils ne sont pas mirobolants dans le secteur en raison de charges très élevées. On essaie de compenser en proposant d’autres avantages pour fidéliser notre personnel, le logement en est un, mais nous avons d’autres leviers.»

Le coach sportif présent quotidiennement pour les clients propose ainsi des séances de relaxation musculaire, particulièrement appréciées des métiers les plus physiques, en cuisine ou pour l’entretien. Cours de yoga sur la pelouse face à l’océan, initiation au surf, ateliers de dégustation de vin ou de mixologie sont également au menu pendant les temps libres.

Chaque chef de service dispose également d’un budget dédié pour organiser des sorties culturelles ou sportives pour découvrir la région : randonnée dans l’arrière-pays, visite du musée Guggenheim à Bilbao… Objectif : donner envie aux saisonniers de revenir l’année suivante. «Nous arrivons à 35 % de retour pour 2025, nous espérons atteindre les 40 % en 2026», indique la Direction des ressources humaines.