«Que s’est-il passé ? Où suis-je ?» : ce que l’on sait sur les deux seuls survivants du crash en Corée du Sud
À 9h03 heure locale ce dimanche matin, le vol Jeju Air 2216, en provenance de Bangkok s’est écrasé à son atterrissage à l’aéroport de Muan, dans le sud-ouest de la Corée du Sud. Ce crash, la pire catastrophe aérienne connue par le pays, a coûté la vie à 179 personnes. Seules deux, toutes deux membres de l’équipage, ont pu être sauvées par les secouristes dans l’épave de l’avion.
Ces deux survivants ont d’abord été transportés dans un hôpital de la ville voisine de Mokpo, à 311 kilomètres au sud de Séoul, avant d’être transférés à l’hôpital universitaire pour femmes Ewha dans la capitale. Lee Im, l’un des survivants qui est un steward de 33 ans, aurait déclaré aux médecins : «Quand je me suis réveillé, j’avais déjà été secouru». Cité par toute la presse coréenne, il aurait aussi demandé à son réveil : «Que s’est-il passé ? Où suis-je ?», alors que les médecins l’interrogeaient sur ses blessures.
Aucun souvenir de l’accident
«Nous ne l’avons pas questionné en détail sur les circonstances de l’accident parce que nous pensons qu’il est traumatisé et que cela ne l’aidera pas à se rétablir», a déclaré Joo Woong, directeur de l’hôpital de Mokpo lors d’une réunion d’information, selon des propos rapportés par l’agence de presse Yonhap. Selon ce même directeur, cette fois cité par le Korea Times, Lee Im aurait déclaré avoir attaché sa ceinture de sécurité alors que l’avion se préparait à atterrir, mais qu’il ne se souvenait pas des événements survenus après l’atterrissage.
Le responsable de l’hôpital a suggéré que sa réaction pouvait être due au choc. «Il semblerait qu’il ait été dans un état de quasi-panique, sûrement parce qu’il était inquiet de la sécurité de l’avion et des passagers». Interrogé sur une potentielle perte de mémoire de Lee Im, le directeur a répondu : «Il peut communiquer assez bien», ajoutant que le patient «n’est encore pas à un stade où il peut dire quoi que ce soit sur ses pertes de mémoire».
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Risque de paralysie pour le steward
Quant à l’état de santé physique de son patient, Joo Woong a rapporté : «Il est incapable de bouger son cou parce que sa colonne vertébrale est bloquée, mais il est capable d’établir un contact visuel et de donner des réponses appropriées aux questions». D’après le directeur de l’hôpital, Lee Im conserve aussi un «bon pouvoir d’évocation», soit la capacité de reconnaître le moment, le lieu où il se trouve et la personne avec qui il converse.
Le steward a depuis été transféré au centre médical Asan de Séoul à la demande de sa famille, où on lui a diagnostiqué cinq fractures, notamment des neuvième et dixième vertèbres thoraciques, des omoplates et des côtes. Il a également subi des lacérations sur le front et le cuir chevelu et se trouve dans une unité de soins intensifs. D’après les médecins qui l’ont pris en charge, Lee Im risque des séquelles graves telles que la paralysie due à des lésions nerveuses. Ils ont aussi annoncé que leur patient doit consulter le département de psychiatrie, afin d’établir un bilan psychologique.
L’autre victime n’a pas non plus de souvenir
L’autre membre de l’équipage ayant survécu, Koo Mo-soo, une hôtesse de l’air de 25 ans, est blessée à la cheville et à la tête sans que son pronostic vital ne soit engagé, d’après l’agence de presse Yonhap. «Sa tête était enveloppée de bandages, et elle a été transportée aux urgences allongée sur un brancard, le visage et le corps recouverts d’un pull-over et d’un édredon matelassés», a décrit l’agence de presse coréenne. «Trois femmes, qui semblaient être des membres de sa famille, étaient à ses côtés». Elle a aussi été transférée de l’hôpital coréen de Mokpo au centre médical Asan de Séoul.
Selon le personnel médical, Koo Mo-soo ne se souvient pas non plus de l’accident et a déclaré qu’elle ressentait des douleurs à la tête, à une cheville et à l’abdomen. Le personnel de l’hôpital a indiqué qu’elle souffrait d’une lacération du cuir chevelu, d’une fracture de la cheville, et qu’elle subissait des examens pour des lésions abdominales. «Sa vie n’est pas en danger, mais nous n’avons pas eu le temps de l’interroger sur l’accident», a ajouté le directeur de l’hôpital de Mokpo.