Des Gazaouis évacués pour venir étudier en France : "C'est mon rêve, mais ce ne sont pas les meilleures conditions pour le réaliser"

Des Palestiniens de Gaza sont en route vers la France jeudi 10 juillet. Ils se trouvent actuellement en Jordanie et devraient arriver en avion ce week-end. Ils sont 37 à avoir obtenu une bourse d’étude et sont attendus sur le territoire français dans les prochains jours. Parmi eux, il y a Asma, une Gazaouie qui a définitivement quitté l'enclave palestinienne mercredi 9 juillet.

Le rendez-vous est fixé à 3 heures 30 du matin, à Derelbala, au centre de l'enclave. Asma et 36 autres Palestiniens évacués par la France entrent dans un bus. "On nous a donné un grand sachet avec des choses à manger, mais je n'ai pas envie de manger", confie Asma. Si la professeure de français d'une quarantaine d'années n'a pas faim, c'est qu'après 21 mois de guerre, elle s'apprête à quitter sa sœur, contrainte de rester sur place. "Elle a beaucoup pleuré, elle m'a demandé si elle pouvait venir avec moi, raconte Asma. C'est un peu difficile de la laisser seule. On a perdu nos parents, notre maison."

Une bourse pour étudier à l'Inalco

À la rentrée, la Palestinienne étudiera à l'Inalco (Institut national des langues et des civilisations orientales), à Paris. Elle n'est pas évacuée pour des raisons humanitaires, mais parce qu'elle a obtenu une bourse. Avec le regroupement familial, c'est l'un des deux critères retenus pour le moment par les autorités françaises pour sélectionner les candidats au départ. "J'avais un grand rêve de voyage en France et de continuer mes études, explique Asma. Mais je n'aurais jamais imaginé que j'allais le réaliser de cette manière, avec cette guerre, en laissant ma sœur seule. C'est mon rêve, mais ce ne sont pas les meilleures conditions pour le réaliser."

Depuis le début du printemps, la France a organisé au moins cinq convois. D'autres devraient suivre. Les évacuations comme celle de la nuit dernière ne concernent pour le moment que quelques centaines de Palestiniens.