Les micro-influenceurs, un profil de plus en plus prisé par les marques
Le monde de l’influence est une pyramide. Tout en haut, on y trouve les stars du secteur, comme Léna Situations ou Squeezie. À la base, se situent les microcréateurs. Ceux qui ne croulent pas encore sous les abonnements TikTok et Instagram, mais qui racontent leurs péripéties et peuvent recommander une bonne adresse de restaurant près de chez eux ou bien un produit qu’ils adorent utiliser au quotidien.
C’est précisément ces profils, perçus comme plus authentiques, qui suscitent de plus en plus l’intérêt des annonceurs : les internautes qui les suivent leur font confiance, car ils se reconnaissent en eux. C’est pourquoi l’agence de marketing spécialisée dans l’influence Follow, qui a dans son portefeuille des gros créateurs de contenu comme Paola Locatelli ou Mayadorable, lance « Spotted By Follow ». Il s’agit d’un incubateur de jeunes talents dont le nombre d’abonnés oscille entre 20.000 et 200.000 personnes. Bien loin des millions de followers de certaines célébrités du web, ces micro-influenceurs génèrent des taux d’engagement parfois plus important, c’est-à-dire plus d’interactions autour du contenu qu’ils postent en ligne.
Deux types de créateurs de contenu, deux stratégies
« Les gros créateurs de contenu vont être très efficaces si une marque veut changer son image ou bien se faire connaître de tous. Mais si une marque veut de l’engagement et s’implanter dans le quotidien des gens, il vaut mieux passer des plus petits créateurs » explique Alexandre Saillard, directeur stratégie et développement influence chez Follow. « Avec cet incubateur, on veut pouvoir répondre au mieux aux besoins des marques avec lesquelles on travaille ».
Car il y a un autre élément à prendre en compte : le coût. Quand une marque débourse plusieurs milliers d’euros pour mettre sur pied une campagne commerciale de courte durée avec une célébrité d’internet, elle peut s’offrir, pour une somme inférieure, les services d’un plus petit créateur qui peut devenir ambassadeur de l’enseigne sur le long terme. Une dynamique qui laisse plus de place aux jeunes enseignes et aère un secteur de l’influence parfois saturé par les profils les plus célèbres. « Il est important que les marques fassent les deux et divisent les prises de parole. Les gros créateurs de contenu jouent un rôle d’inspiration pour un public large, alors que les petits créateurs ont un impact sur le quotidien », explique Ruben Cohen, un des fondateurs de l’entreprise.
Cela ne veut pas dire que les gros créateurs n’ont plus de liens de proximité avec leur communauté. Mais devenant de véritables stars à l’échelle nationale, il leur est plus difficile de partager l’ensemble de leur quotidien et d’échanger constamment avec leurs followers. « Une Léna Situations ne peut plus donner d’informations sur ses endroits préférés ou donner des indications sur son quartier» détaille Ruben Cohen, au risque de voir ces adresses assaillies par des fans espérant l’apercevoir.
Un effet TikTok
La multiplication des créateurs de contenu à petite et moyenne influence va également de pair avec l’explosion de la plateforme TikTok . « Sur TikTok, la barrière entre celui qui regarde et celui qui poste la vidéo est lissée » analyse Ruben Cohen. Le créateur est lui-même consommateur de vidéos et inversement, ce qui encourage l’émergence de nouveaux profils diversifiés.
Si l’incubateur « Spotted by Follow » vient tout juste de voir le jour, l’agence a déjà signé l’intégration de sept créateurs de contenu qui seront encadrés et accompagnés par les équipes de l’agence. Parmi eux, les créatrices de contenu Embtff, Emma Tran ou Sofia Bnb. Les équipes de Follow ambitionnent de regrouper au moins dix créateurs au sein de son incubateur d’ici le mois de mai, explique Alexandre Saillard.
Depuis le rachat de l’agence de marketing d’influence Made In par Follow en 2024, l’entreprise parisienne regroupe et accompagne au quotidien quelque 80 talents et décompte une centaine de collaborateurs et salariés.