Hermès se rapproche de LVMH en Bourse

Au galop! En faisant état ce vendredi d’une nouvelle hausse record de son chiffre d’affaires, passant la barre des 15 milliards d’euros (+13% sur an), Hermès a surpris les investisseurs les plus optimistes. Après s’être adjugé jusqu’à près de 6% en séance, le groupe a passé la barre symbolique des 300 milliards d’euros à la Bourse de Paris, moins d’un an seulement après avoir franchi celle des 200 milliards. Habitué à dépasser les attentes, trimestre après trimestre, le groupe affiche une hausse de près de 35% de sa capitalisation en un an. Cela le distingue de ses pairs du luxe, hormis quelques exceptions comme Richemont ou Prada.

Surtout, sa valorisation boursière rapproche chaque jour un peu plus Hermès de l’archi-leader du secteur, LVMH, plus de 5 fois plus gros en termes de chiffre d’affaires (84,7 milliards d’euros en 2024). Si le propriétaire de Louis Vuitton, Dior et Moët Hennessy a retrouvé des couleurs en Bourse depuis le début de l’année, sa capitalisation reste en recul de 10% sur un an, à 356 milliards d’euros. À son plus haut, au printemps 2023, LVMH valait près de 470 milliards.

La plus artisanale des maisons

Maître dans l’art de gérer la désirabilité de sa marque, Hermès a fait de la maîtrise de la rareté une de ses spécialités. Contrainte par des capacités de production limitées, la maison augmente tous les ans le nombre de ses manufactures. «Mais nous voulons garder des structures à taille humaine, d’ailleurs nos volumes plus limités que chez d’autres nous protègent lors des phases moins porteuses», explique son gérant, Axel Dumas.

Cette appétence pour ses produits, en boutiques comme sur les marchés de seconde main, offre à Hermès une capacité forte pour passer des hausses de prix. Ce qui bénéficie à ses marges. À plus de 40% , sa marge opérationnelle est de loin la plus haute du secteur. 2025 ne devrait pas déroger à la règle, le groupe prévoyant encore qu’une bonne part de sa croissance vient de la valorisation (+6 à 7% cette année).

Fort d’un trésor de guerre de près de 12 milliards d’euros de cash, le groupe aurait les moyens de se lancer dans l’acquisition d’autres marques de luxe. Mais son patron n’en a nullement l’intention et compte bien garder l’unicité de son groupe. «Nous savons faire du Hermès mais je ne suis pas sûr que nous sachions faire autre chose, explique Axel Dumas. Je pense que racheter une autre entreprise et lui imposer notre modèle et notre positionnement serait contreproductif.»