Liverpool-PSG : un exploit sinon rien

L’heure de vérité. Au match aller, mercredi dernier, le PSG a ébloui le Parc des Princes et l’Europe du football face à Liverpool. Sans chauvinisme aucun, il n’y avait qu’une équipe sur le terrain. Paris a dominé, les Reds ont subi. Aussi simple que cela. Ces mêmes Reds qu’on présentait – à juste titre – comme ce qui se faisait de mieux sur le Vieux Continent. Leaders en Premier League, leaders au terme de la première phase de Ligue des champions. Une vraie machine, avec Arne Slot qui a trouvé la bonne formule pour enfiler les chaussons de Jürgen Klopp (2015-2024), sans le copier ni se renier lui-même, et régénérer un groupe qui n’a pourtant pas bougé par rapport à la saison passée. Régénérer un groupe, et des joueurs, à l’image de Mo Salah (32 buts, 22 passes décisives). Salah, symbole de l’impuissance liverpuldienne. Invisible à Paris.

Problème ? Le football est parfois capricieux. Malgré une prestation éblouissante dans le jeu, le Paris Saint-Germain a péché dans le dernier geste. Et quand ce n’était pas le cas, Alisson Becker a enfilé sa cape de super-héros pour multiplier les prouesses (9 arrêts). Paris impuissant. Et puni sur la seule frappe cadrée de Liverpool, œuvre de Harvey Elliott à la 87minute. Victoire 1-0 des Reds, déjà favoris avant le début de la double confrontation et qui sont désormais en position idéale en vue d’une qualification pour les quarts de finale, contre Aston Villa ou Bruges (3-1 à l’aller). Le PSG est dos au mur.

Luis Enrique ne changera pas sa philosophie

Mission impossible pour les joueurs de Luis Enrique avant le 8e de finale retour, ce mardi (21 h, Canal+), sur les bords de la Mersey ? Peut-être. Sans doute. Les chiffres ne plaident pas en faveur de Paris, qui n’a remporté que 3 de ses 16 matchs en Angleterre, dont deux revers à Anfield – 2-0 en 1997 et 3-2 en 2018 –, tandis que Liverpool n’a cédé que lors de 2 de ses 16 matchs contre des formations françaises. Laquelle équipe de Liverpool n’a mordu la poussière dans son stade qu’une fois cette saison, en septembre, contre la surprenante équipe de Nottingham Forest (0-1).

Mais qui aurait imaginé le PSG aussi dominateur à l’aller ? Certes, tout porte à croire que les joueurs d’Arne Slot présenteront un meilleur visage dans leur antre. Mais ils n’ont pas décidé de jouer aussi bas et de subir autant à Paris. C’est le PSG qui a imposé sa volonté, son jeu, ses idées. Et Luis Enrique ne changera pas sa philosophie en traversant la Manche. Les futurs champions d’Angleterre parviendront-ils à répondre, cette fois ?

Rappelons que les Parisiens avaient renversé une situation semblable l’an dernier, face au Barça. Défaite 2-3 au Parc des Princes, victoire 4-1 en Catalogne. Visiblement, impossible n’est pas Luis Enrique, l’architecte de la remontada de 2017, du temps où il officiait sur le banc du FC Barcelone, justement. Oui, Paris a le droit de rêver. Oui, les supporteurs parisiens ont le droit d’espérer. Un fantasme a priori inaccessible au vu de la qualité de l’adversaire ; dans son stade, qui plus est. Animés par le goût de l’injustice, Ousmane Dembélé et ses petits camarades feront tout pour réaliser ce qui serait un authentique exploit. Ils ont 90 minutes pour y parvenir. Voire 120 si affinités, et même un peu plus avec d’éventuels tirs au but. La tâche est immense. L’obstacle, quasi insurmontable. La joie n’en serait que plus grande, plus intense, plus belle. À Paris de jouer.