TRIBUNE - Le drame qui a fait un mort, en marge d’une fête dans une petite commune de 500 habitants, marque l’importation d’une violence débridée, venue de l’extérieur, au sein au sein des villages, analyse Victor Delage, fondateur de l’Institut Terram, un think-tank dédié à l’étude des territoires.
Victor Delage est analyste politique. Il est le fondateur de l’Institut Terram, think-tank dédié à l’étude des territoires.
Longtemps, la fête de village a symbolisé dans l’imaginaire collectif l’idée d’un refuge, d’un ultime bastion permettant d’échapper, ne serait-ce que momentanément, aux tracas récurrents de la vie quotidienne. Cette festivité était associée à l’un de ces moments populaires et de franche camaraderie, où se forgeait une communauté autour de son histoire, de ses traditions et de la transmission intergénérationnelle. On se réunissait pour partager le plaisir de manger, de boire, de danser, se laissant volontiers emporter par une joyeuse euphorie, parfois ponctuée, à l’aube, de débordements et d’escarmouches enivrées.
La nuit pourpre de Crépol signe la fin de cette vision insouciante de la fête de village. Dans cette petite commune de 500 habitants, nichée au cœur de la Drôme des collines, l’irruption meurtrière d’une dizaine d’adolescents a transformé le traditionnel bal…