Conflit Israël-Iran : les plus hauts responsables du régime iranien dans le viseur des frappes israéliennes

En plus des cibles militaires et nucléaires iraniennes visées par des frappes, Israël cherche aussi à éliminer de hauts responsables du régime. Des dirigeants politiques et militaires ont été abattus, ainsi que des scientifiques du programme nucléaire iranien. Et il existait aussi un projet d'élimination physique du guide suprême Ali Khamenei, auquel Donald Trump aurait mis son veto.

Le guide suprême Ali Khamenei incarne le sommet de la république islamique, il en est l'ultime décideur, l'arbitre suprême. Depuis qu'il a succédé à l'ayatollah Khomeini en 1989, Ali Khamenei décide des grandes orientations stratégiques du pays au-dessus du président. C'est donc lui qui choisit, notamment, de participer ou non aux négociations sur le dossier du nucléaire. Il fixe également le cap de la politique étrangère, entouré d'une sorte de gouvernement bis, des conseillers pour les affaires stratégiques, sécuritaires, diplomatiques. Ali Shamkhani, qui vient d'être tué dans un bombardement israélien, faisait partie de son cercle de fidèles les plus proches.

A 86 ans, Ali Khamenei est aujourd'hui dans une situation très délicate. D'abord parce que son pouvoir a été affaibli pendant les manifestations du mouvement "Femmes Vie Liberté" ces derniers mois, où pour la première fois son nom a été publiquement conspué dans les grandes villes iraniennes.

Le guide suprême sait désormais qu'il est une cible pour Israël, alors pour assurer sa propre survie et celle du régime iranien, il est aussi le commandeur des Gardiens de la Révolution, véritable centurion de la république islamique.

Les Gardiens de la Révolution prioritairement visés

Autrement appelés les Pasdaran, les Gardiens de la Révolution sont la force idéologique du pouvoir iranien, un Etat dans l'Etat. Ce sont eux qui ont la main sur le programme nucléaire, sur le programme spatial ou encore sur le programme de missiles balistiques.

Leur rôle a aussi longtemps été d'exporter la révolution islamique hors des frontières de l'Iran, notamment via leur branche extérieure, la force Al-Qods. Elle est chargée de la coordination de l'axe de la résistance avec le Hezbollah au Liban, les milices chiites en Irak, les rebelles houthis au Yemen ou encore le Hamas et le Djihad islamique de la bande de Gaza. Tout l'état-major des Gardiens de la Révolution vient d'être décapité par Israël, mais ses chefs ont été immédiatement remplacés.

Les Pasdaran représentent aussi tout un empire économique : ils contrôlent de nombreuses sociétés dans le BTP, l'énergie, les télécommunications, l'agroalimentaire ou encore dans le secteur aérien. Ils ont mis en place et gèrent les filières de contournement des sanctions internationales qui plombent l'économie iranienne. Ils sont ainsi en charge de la contrebande du pétrole.