L'entraîneur de ski Joël Chenal visé par de nouvelles accusations de violences sexuelles
Le dossier s'épaissit. Dans son édition datée du mercredi 23 juillet, le journal Le Monde dévoile cinq nouveaux témoignages de femmes qui accusent de violences sexuelles l'entraîneur de ski Joël Chenal, sur une période courant de 2005 à 2021. Ces récits s'ajoutent aux sept déjà relayés le 4 juillet dans une précédente enquête du quotidien.
Les anciennes skieuses, toutes mineures au moment des faits, décrivent un mode opératoire similaire : l'ancien vice-champion olympique se présente comme coach, offre ses services, avant d'engager une conversation (souvent via les réseaux sociaux) à caractère sexuel. Le Monde cite par exemple Kate (les prénoms ont été changés), 13 ans à l'époque des faits : "J'étais une jeune fille timide et très prude du ski-club des Arcs, alors quand il m'envoyait des messages pour me demander, par exemple, de me filmer sous la douche, j'étais en panique et je faisais des détours pour éviter son regard".
"Nous sommes deux filles, moi, 20 ans à l'époque des faits, et ma meilleure amie, alors âgée de 17 ans, à avoir été piégées et abusées par lui en 2015. Lors d'une soirée dans un hôtel avec lui, on a eu comme un trou noir", relate Jeanne, qui partageait alors une liaison chaotique avec Joël Chenal.
L'enquête du Monde affirme également que Joël Chenal aurait récidivé, alors qu'il était entraîneur dans une organisation privée, Orsatus, basée à Brides-les-Bains (Savoie). Contacté par le journal, le directeur de la structure a reconnu s'être séparé du coach en février 2021 après avoir appris que celui-ci "avait envoyé des avances déplacées" à une skieuse.
La FFS pointée du doigt
Cité par Le Monde, Adrien Duvillard, père d'une des skieuses qui aurait reçu des "nudes", lui-même ancien membre de l'équipe de France de ski glisse : "Quant au peu de réaction de la FFS, elle ne m'étonne pas."
La ministre des Sports, Marie Barsacq, a assuré, auprès du quotidien national, que "sur la base de ces faits, dont nous n’avions pas connaissance, nous avons saisi la direction départementale jeunesse et sport de Savoie, qui est la représentation locale de l’Etat, pour pouvoir à la fois auditionner les victimes et entendre l’auteur présumé des faits. Sans oublier ceux qui, en ayant eu connaissance, se seraient rendus coupables d'inaction en vertu de la loi Abitbol [qui oblige les dirigeants des organismes sportifs à signaler tout comportement à risque pour les sportifs et leur santé]". Et d'expliquer que "sur la base de ces auditions, nous pourrons éventuellement saisir le procureur." La ministre a affirmé que la FFS avait "saisi le comité d'éthique, pour enclencher une procédure disciplinaire, le coach incriminé étant licencié de la Fédération".