Guerre Hamas-Israël : nouvelles frappes sur Gaza, Catherine Colonna arrivée en Israël
Israël a lancé de nouvelles frappes sur la bande de Gaza dimanche, alors que la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna est attendue en Israël et en Cisjordanie dans la journée. Le Quai d'Orsay a également demandé que «toute la lumière soit faite» sur un bombardement israélien qui a causé la mort d'un de ses agents samedi dans la bande de Gaza. Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions du conflit au Moyen-Orient.
Nouvelles frappes sur Gaza
Au moins 12 personnes ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas. Des témoins ont aussi rapporté un bombardement israélien sur la ville méridionale de Bani Suheila.
Au total, 18.800 personnes, à 70% des femmes, des enfants et adolescents, selon le groupe islamiste, ont été tuées depuis le début de l'offensive qu'Israël a lancée en représailles sur Gaza. Le premier ministre israélien a affirmé samedi que «la pression militaire est nécessaire tant pour le retour des otages que pour assurer la victoire sur nos ennemis».
Catherine Colonna en Israël dimanche et au Liban lundi
La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna est arrivée dimanche matin en Israël. Elle se rendra ensuite en Cisjordanie, puis au Liban lundi. Outre des entretiens officiels, la ministre devrait rencontrer des familles d'otages français et appeler «à une nouvelle trêve humanitaire immédiate et durable», devant conduire à un cessez-le-feu pérenne, afin d'obtenir la libération de tous les otages, et de pouvoir apporter de l'aide humanitaire à la population de Gaza, selon un communiqué du Quai d'Orsay.
Paris exige «toute la lumière» sur un bombardement ayant tué un de ses agents
Le Quai d'Orsay a également condamné samedi un bombardement israélien dans la bande de Gaza qui a causé la mort d'un de ses agents, exigeant que «toute la lumière soit faite» sur ce drame «dans les plus brefs délais».
L'agent qui travaillait pour la France depuis 2022, et dont l'identité et la nationalité n'ont pas été précisées, avait trouvé refuge dans la maison d'un de ses collègues du consulat général de France, aux côtés de deux autres collègues et de membres de leur famille. Cette maison a été frappée par un bombardement israélien mercredi soir, faisant une dizaine de victimes.
Une partie de la famille de l'agent avait pu quitter Gaza pour la France, dans le cadre du dispositif d'évacuation mis en place par Paris, qui incluait les Français présents dans la bande de Gaza, les agents de l'Institut français et leurs ayants droit.
Pression pour la libération des otages
Vendredi, l'armée a admis avoir tué «par erreur» trois captifs dans le territoire palestinien. Les trois otages tués faisaient partie des quelque 250 personnes capturées lors de l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien. Après cet aveu, les proches des otages encore détenus pas le Hamas se sont réunis lors d'une manifestation à Tel-Aviv samedi. «Notre demande n'est pas une lutte (contre le gouvernement). C'est un appel que n'importe qui lancerait s'il s'agissait de son père. Prenez-nous en considération et faites maintenant un plan (de négociation)», a déclaré Noam Perry, fille de l'otage Haim Perry, à ce rassemblement.
Benjamin Netanyahu a semblé confirmer des efforts diplomatiques en cours du Qatar pour obtenir la libération de nouveaux otages. «Nous avons de sérieuses critiques à l'égard du Qatar, dont je suppose que vous entendrez parler en temps voulu, mais pour l'instant, nous essayons d'achever la récupération de nos otages», a-t-il déclaré samedi.
Le Qatar, pour sa part, a confirmé ses «efforts diplomatiques en cours pour renouveler la pause humanitaire». Le Hamas s'est cependant déclaré «contre toute négociation sur l'échange de prisonniers jusqu'à ce que l'agression contre notre peuple cesse complètement», dans un message sur Telegram.
Les urgences de l'hôpital al-Chifa sont «un bain de sang », selon l'OMS
Le service des urgences de l'hôpital al-Chifa dans le Nord de Gaza, dévasté par les bombardements israéliens, est «un bain de sang» et ce qui était le plus grand hôpital du territoire palestinien a maintenant besoin d'«être réanimé», écrit l'Organisation mondiale de la santé. Une équipe de l’OMS et d'autres agences de l'ONU ont pu livrer du matériel médical samedi à l'hôpital, où «des dizaines de milliers de personnes déplacées» se sont réfugiées.
«L'équipe (qui s'est rendue dans l'hôpital, ndlr) a décrit le service des urgences comme un "bain de sang", avec des centaines de patients blessés à l'intérieur et de nouveaux patients arrivant chaque minute», raconte l'organisation, ajoutant que «les patients souffrant de traumatismes étaient suturés à même le sol et que les moyens pour gérer la douleur sont très limités voire inexistants».
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«Faim, maladie et faible immunité»
Cette semaine, les Nations Unies ont prévenu que la faim et le désespoir poussant les habitants de Gaza à s'emparer de l'aide humanitaire risquaient de conduire à un «effondrement de l'ordre civil». Les bombardements israéliens ont laissé une grande partie du territoire en ruines et l'ONU estime qu'1,9 million de Gazaouis ont été déplacés par la guerre.
«Je ne serais pas surpris si des gens commençaient à mourir de faim, ou d'une combinaison de faim, de maladie et de faible immunité», a déclaré Philippe Lazzarini, directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (OCHA). L'agence a signalé une «panne de communication prolongée» à Gaza depuis jeudi soir et qui s'est poursuivie au cours des dernières 48 heures.
Face à la pression internationale croissante, Israël a annoncé l'ouverture «temporaire» d'un nouveau point d'entrée pour l'aide humanitaire via le terminal de Kerem Shalom, mais n'a pas précisé quand.
Trafic interrompu en mer Rouge
Le trafic maritime en mer Rouge a aussi subi l'impact du conflit. Après des attaques par des rebelles Houthis du Yémen, présentées comme des ripostes à la guerre entre Israël et le Hamas, plusieurs géants du transport maritime mondial ont annoncé successivement interrompre le passage de leurs navires par ce passage commercial clé.
Un destroyer américain a abattu samedi dans cette région 14 drones lancés depuis des «zones du Yémen contrôlées par les Houthis», selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).