Affrontements en Syrie : plus de 300 civils alaouites tués depuis jeudi par les forces de sécurité et des groupes alliés, annonce une ONG

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état samedi 8 mars de plus de 300 civils alaouites tués depuis jeudi par les forces de sécurité syriennes et des groupes alliés, au cours d'opérations de ratissage et combats avec des fidèles du président déchu Bachar al-Assad dans l'ouest du pays.

Les affrontements qui ont éclaté jeudi dans la région de Lattaquié, un bastion de la minorité alaouite dont est issu le clan Assad, sont les plus violents depuis le renversement de l'ex-président par une coalition de groupes rebelles islamistes le 8 décembre.

Plus de 500 morts au total

L'OSDH a rapporté "la mort de 311 civils alaouites dans la région côtière (...) tués par les forces de sécurité et des groupes alliés" depuis jeudi, faisant état d'"exécutions et de pillages de maisons et de biens." Ce recensement porte le bilan des violences dans l'ouest syrien depuis jeudi à 524 morts, dont 93 membres des forces de sécurité et de groupes alliés et 120 combattants fidèles du président déchu, selon la même source.

Le rétablissement de la sécurité en Syrie est le principal défi pour le nouveau pouvoir syrien, après plus de 13 ans de guerre civile. L'ODSH a signalé samedi un "retour au calme relatif" dans la région après 48 heures d'affrontements, tout en précisant que les forces de sécurité poursuivaient leur "ratissage dans les zones où se retranchent les hommes armés", avec l'envoi de renforts.

Tôt samedi, l'agence de presse officielle syrienne Sana a rapporté que les forces de sécurité avaient repoussé "une attaque menée par les résidus du régime déchu" visant l'hôpital national dans la ville de Lattaquié. Le président syrien, Ahmad al-Chareh, a appelé vendredi soir les insurgés alaouites à "déposer les armes avant qu'il ne soit trop tard". "Nous continuerons à oeuvrer au monopole des armes entre les mains de l'Etat", a-t-il ajouté dans un discours.