C'est sans doute l'équipe la plus scrutée de ce Tour de France 2025. Pourtant, lsrael-Premier Tech n'aligne - a priori - aucun coureur capable de remporter la Grande Boucle. Financée par Sylvan Adams, milliardaire israléo-canadien proche de Benyamin Netanyahou, la formation israélienne est constamment suivie par une protection policière rapprochée, depuis le départ de la 112e édition. Des mesures nécessaires à la lumière du contexte géopolitique actuel.
"Il y a toujours un dispositif spécial sur l’équipe Israel Premier Tech", avait reconnu Christian Prudhomme, avant le départ de la course, sans en dire plus. Un dispositif qui a sauté aux yeux avant même le coup d'envoi de cette Grande Boucle, avec les escortes policières impressionnantes qui accompagnaient le bus de l'équipe dans la région lilloise, ce qui est un cas unique dans le peloton. Tout comme la brigade policière stationnée devant les hôtels qui hébergent les 8 coureurs de l'équipe, qui ne compte aucun Israélien dans ses rangs.
Un contexte qui pèse sur les autres équipes
"On est sous escorte permanente, mais on n’y pense pas trop, on est là pour faire la course. On les voit mais on essaye surtout de se concentrer sur notre course et ce qu’on a à faire. On est coureur cycliste, c’est ça notre métier”, évacuait Matîs Louvel, coureur d'Israel-Premier Tech, à la présentation des coureurs à Lille, jeudi 3 juillet. À quelques mètres du Français se tenaient alors plusieurs agents en civil, arme à la ceinture, fondus au milieu des journalistes et invités de cette Grande Boucle.
Pas franchement le genre d'images qu'on a l'habitude de voir sur le Tour de France, où même les plus grandes stars peuvent être approchées par le public et les badauds, que ce soit au bord de la route, mais aussi aux départs et arrivées, dans le parking des équipes. C'est dans ces zones que se garent les bus des 23 équipes, les uns derrière les autres, en fonction de l'ordre d'arrivée, et au pied desquels affluent les journalistes et curieux, qui désirent approcher les champions.
"On préfère ne pas les avoir à côté de nous"
Le bus d'Israel-Premier Tech, lui, se gare souvent en tête ou en queue de cortège. Pour l'heure, il n'y a qu'au départ de Valenciennes qu'il a été placé en milieu de cortège, tout en gardant une distance raisonnable de ses voisins."C'est particulier, on préfère ne pas les avoir à côté de nous...", reconnaissait discrètement un membre d'une autre équipe. "Le pire, c'est de partager l'hôtel avec eux, parce que ça alourdit le contexte", ajoutait un autre, pointant l'inconfort de partager un espace commun avec une équipe sous aussi haute surveillance.
Outre les agents de sécurité privée et les escortes policières mobiles, 8 agents des forces de l'ordre entourent chaque jour le périmètre autour de l'équipe israélienne, armes au poing. Depuis l'année dernière, sur recommandations des autorités, l'équipe a également pris soin d'effacer les mentions à Israël sur son bus et ses autres véhicules, le nom complet de la formation n'apparaissant que sur les tenues des coureurs.
Des mesures préventives, qui ont également pour but d'empêcher les manifestants, défenseurs de la cause palestinienne, d'approcher de l'équipe. En mai, lors de la 6e étape du Giro, deux manifestants avaient ainsi tenté d'interrompre la course. Pour l'heure, aucun évènement de ce type n'a été observé sur la route du Tour de France.