Les présidents américains et le syndicat du crime
Voilà un sujet aussi passionnant qu’insolite. Et très délicat. Quel rôle la mafia a-t-elle joué et joue-t-elle peut-être encore à la Maison-Blanche? Les historiens du politique ont du mal à aborder la question des pouvoirs occultes, en particulier le pouvoir mafieux. Danger de «complotisme». Cette prévention n’est pas récente.
À l’époque du communisme, alors qu’un Raymond Aron se concentrait en France sur les «ennemis extérieurs» de la démocratie, son pendant italien, le grand penseur Norberto Bobbio, lui faisait remarquer que la démocratie devait aussi affronter des «ennemis intérieurs», comme les services secrets déviants ou la mafia. Il ajoutait ironiquement qu’il était plus facile de le comprendre en Italie qu’en France car la péninsule était, selon lui, le pays où le «pouvoir invisible est le plus visible». Qu’en est-il de la patrie de l’Oncle Sam?
Qui ignore les noms d’Al Capone, de Lucky Luciano ou John Gotti, dont le cinéma s’est emparé pour en faire des légendes noires?Le fonctionnement de la démocratie américaine semble n’avoir rien à envier à la péninsule qui y a exporté à la fin du XIXe siècle sa mafia…