Luc Ferry: «Pourquoi la loi de 2004 s’imposait»

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Luc Ferry. Jean-Christophe MARMARA

CHRONIQUE - Ministre de l’Éducation nationale au moment de l’adoption de la loi il y a tout juste vingt ans, Luc Ferry revient sur la genèse de cette mesure et défend un texte équilibré qui visait à empêcher que le communautarisme ne s’installe à l’école.

Rappelons d’abord le texte de cette loi qui fut rédigée dans mon bureau et promulguée le 15 mars 2004 : « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port des signes et tenues qui manifestent ostensiblement l’appartenance religieuse des élèves est interdit. »

Malgré sa brièveté (rare), on ne peut rien comprendre à cette loi si on n’en rappelle pas le contexte. Le président Chirac m’avait un jour, à la sortie d’un Conseil des ministres, demandé si par hasard j’avais une idée sur l’école à lui soumettre pour un grand discours qu’il préparait, et, pour la première fois, nous eûmes une vraie conversation de fond. Nous évoquâmes d’abord le contexte dans lequel il me semblait nécessaire de prendre à bras-le-corps la question des communautarismes enracinés dans le fondamentalisme religieux : selon les chiffres fournis le 9 décembre 2003 par le ministère de l’Intérieur, la violence antisémite avait connu au cours de l’année 2000 une brutale augmentation en raison de la réfraction…

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