Opérations de contrôle aux frontières : 691 personnes ont été interpellées, dont une centaine "éloignées", selon le ministère de l'Intérieur

Au total, elles ont été menées par les forces de l'ordre dans 844 gares et 1 273 trains. Lors des opérations de contrôle aux frontières, mercredi 18 et jeudi 19 juin, 691 personnes en situation irrégulière ont été interpellées, a appris franceinfo auprès du ministère de l'Intérieur, confirmant les informations du site InfoMigrants. Une centaine d'entre elles ont été "éloignées" et une trentaine ont été placées en centre de rétention administrative, a-t-on appris de même source. Les plus de 500 autres personnes sont désormais sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avec un délai de départ volontaire du pays. 

Dans une note adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP, le ministre de l'Intérieur avait donné des instructions pour que soit menée cette opération nationale de contrôle "des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ". Bruno Retailleau a également déclaré avoir "réintroduit de façon beaucoup plus serrée qu'avant" le contrôle aux frontières, avec une "force frontière" composée de policiers, gendarmes, douaniers et militaires. 

Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l'immigration illégale son cheval de bataille, a mobilisé 4 679 membres des forces de l'ordre mercredi et jeudi, selon les chiffres de son ministère, "pour interpeller des clandestins". "Depuis le début de l'année, nous en avons interpellé 47 000", a affirmé le 18 juin Bruno Retailleau sur CNews et Europe 1.

Des syndicats et le Mrap dénoncent des "rafles"

Plusieurs syndicats (CGT, Solidaires et FSU) ainsi que le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) ont dénoncé "une opération xénophobe prenant pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires". Ces opérations "s'apparentent à des rafles", ajoute leur communiqué. Ces organisations pointent une "escalade nauséabonde visant des travailleurs et travailleuses qui se rendent sur le lieu de travail et qui aujourd'hui et demain, un peu plus que d'habitude, le feront la peur au ventre".

Selon les chiffres d'Eurostat(Nouvelle fenêtre), la France émet davantage de mesures d'éloignement que ses voisins européens de 2018. Toutefois, celles-ci sont proportionnellement peu appliquées. En 2021, seules 9,3% des 143 226 OQTF avaient été exécutées, selon un rapport d'information sénatorial du sénateur (LR) François-Noël Buffet, désormais ministre auprès du ministre de l'Intérieur(Nouvelle fenêtre).

Bruno Retailleau entend également réviser la "directive retour". "J'appelais la 'directive anti-retour', puisqu'en réalité elle remettait le choix, c'est-à-dire d'un délai volontaire de départ entre les mains du clandestin", a déclaré le ministre lors d'un conseil européen Justice et affaires intérieures, à Luxembourg, mi-juin.