Loi d’orientation agricole : "L’écologie, c’est nous", défend la Coordination rurale face aux reproches des écologistes
"On sait très bien, aujourd’hui, que ce n'est pas possible de rendre notre agriculture à 100% biologique", estime sur franceinfo soir lundi 17 février Véronique Le Floc’h, présidente du syndicat agricole Coordination rurale, à la veille du débat en commission mixte paritaire de la loi d’orientation agricole. Celle-ci est critiquée, notamment par les écologistes, parce qu’elle prévoit la suppression des objectifs de développement des surfaces en agriculture biologique et la possible réintroduction des néonicotinoïdes.
"On voudrait bien faire plus blanc que blanc, plus écolo, mais on rentre alors dans de la déproduction. Et on sait que cela va se traduire par plus d'importations de produits qui ne correspondent pas à nos normes. On va donc être perdants sur tous les tableaux. Il faut laisser le temps au temps", assure la présidente de la Coordination rurale.
Il faut faire confiance aux agriculteurs. Notre agriculture a souvent été reconnue comme la plus vertueuse au monde et en aucun cas, les agriculteurs français produisent de façon 'sale'"
Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination ruraleà franceinfo
"L'agriculture est déjà raisonnable"
Véronique Le Floc’h explique que les agriculteurs font de "l’écologie appliquée". "Dans la plupart des fermes, précise-t-elle, on n’inclut pas dans nos surfaces comptabilisées toutes celles qui sont riches de biodiversité. Sur mon exploitation, j’ai 180 hectares travaillés, essentiellement de la prairie, mais aussi 20 hectares de bois et de réserves de marais. C’est nous qui entretenons ces surfaces. L’écologie, c’est nous."
Cette loi débattue mardi rend-elle l’agriculture plus raisonnable ? Pour la présidente de la Coordination rurale, "l’agriculture est déjà raisonnable". "Si on avait davantage de revenus, elle pourrait l’être davantage. Ce qui devrait primer dans une telle loi et ce qui ne ressort pas suffisamment, c'est cette notion de revenus. Et sur ce point, il faut se tourner vers les industriels qui nous payent. On parle déjà d'une nouvelle loi Egalim mais l’actuelle n'a rien apporté", indique Véronique Le Floc’h.