Crépol ou la psychologie des meutes ultraviolentes

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Marche blanche organisée à Romans-sur-Isère le 22 novembre dernier pour rendre hommage à Thomas, adolescent tué à Crépol le 19 novembre 2023. OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

ENTRETIEN - Dans une note pour la Fondation Jean-Jaurès, le psychanalyste Ruben Rabinovitch a analysé la psychologie des meutes ultraviolentes. À l’origine du drame de Crépol, il décèle des logiques claniques rendues possibles par une justice défaillante.

Ruben Rabinovitch est psychanalyste et coauteur d'une note d’analyse sur les émeutes urbaines de juin-juillet 2023 pour la Fondation Jean Jaurès.


LE FIGARO. - Quel est, généralement, le mode de fonctionnement psychique des meutes ultraviolentes comme celle qui a pu tuer le jeune Thomas à Crépol ? Le principe d'un clan, sur le plan psychique, est de se penser comme un organisme dont les individus ne seraient que des cellules, écrivez-vous. L'éloignement, la prise de distance avec le groupe est donc quasi impossible ?

Ruben RABINOVITCH. - Les individus de ces meutes ultra-violentes sont effectivement clanisés psychiquement. J'ai entendu une patiente raconter comment, dans «sa» cité, un jeune homme avait été laissé pour mort par un gang d'une autre cité parce qu'il entretenait une liaison avec une fille de chez eux, une fille à eux. Comme le décrit si bien le pédopsychiatre Maurice Berger, le principe d'un clan, sur le plan psychique, est de se penser comme un organisme dont les individus…

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