Pierre Moscovici «doit démissionner». Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas apprécié les confessions du premier président de la Cour des Comptes après la publication du rapport de l’institution de la rue Cambon sur l’immigration. Le haut magistrat avait décidé de la repousser afin de ne pas interférer avec le vote de la loi immigration.
«Pierre Moscovici revendique d'avoir délibérément retardé la publication d'un rapport de la Cour des comptes afin que ses conclusions ne puissent être connues lors du débat parlementaire sur la loi immigration», dénonce ce dimanche Laurent Wauquiez. «C'est un manquement grave à notre démocratie et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires qui s'imposent à la Cour des comptes», a-t-il poursuivi avant d'appeler à la démission du premier président.
Pierre Moscovici, de son côté, assume ce choix. «Une décision que j’ai prise personnellement et que j’assume totalement.», a-t-il expliqué le 5 janvier au micro de LCI à propos du rapport de la Cour sur l’immigration, dont les conclusions pointent l’absence de «stratégie globale» dans les politiques de migration conduites par le gouvernement. «Je n’ai pas voulu que ce rapport soit déformé», se justifiait encore Pierre Moscovici.
Pierre Moscovici avait expliqué que la Cour avait en effet initialement décidé de publier ce rapport le 13 décembre, soit deux jours après le vote de la motion de rejet de la loi sur l’immigration. Une date de publication impossible pour le président compte tenu du contexte : «Nous étions dans une crise politique, dans un moment où les arguments rationnels se faisaient peu entendre», s’était justifié Pierre Moscovici sur LCI. «Je n’ai pas voulu que ce rapport soit déformé», «ni interférer avec un vote sous pression du Parlement». Le rapport, finalement publié le 4 janvier, étrille l’exécutif et pointe les failles de la gestion des frontières et des éloignements.