Luis Enrique avant Monaco-PSG : «C’est moi l’entraîneur et c’est moi qui décide»
Quand il n’y en a plus, il y en a encore. Alors que le reste des clubs de Ligue 1 en a terminé avec le championnat pour ce qui est de l’année civile, le PSG se déplacera à Monaco mercredi (21, beIN SPORTS), pour un match avancé de la 16e journée. Un choc entre le premier et le troisième au classement.
Sur les adversaires qui l’ont le plus impressionné en un an et demi : «Monaco a sans aucun doute été l’un des adversaires les plus coriaces en raison de la qualité de leurs joueurs, notamment dans la partie technique, leur entraîneur aussi, leur proposition. Monaco et Marseille cette saison aussi. L’an dernier, d’autres équipes avaient été très bonnes, Brest, Lens, Rennes. Nice aussi pendant la première moitié de la saison écoulée. Et cette saison, on voit en Ligue des champions qu’il y a d’autres équipes (françaises) qui sont dans la compétition et font de bons résultats, comme Lille. Comme l’an dernier, on voit un haut niveau en championnat. On a toujours le sentiment d’être dans l’obligation de gagner le titre en raison de notre potentiel mais le niveau de la Ligue 1 est plus haut que ce qu’on avait pu me dire. C’est un commentaire que j’ai d’ailleurs entendu dans la bouche d’autres entraîneurs qui sont arrivés en France. Ils disent que le niveau n’est pas aussi bas que ce qu’ils pensaient. Et on peut le voir en Europe.»
Le temps de jeu d’Achraf Hakimi : «C’est l’une des tâches du staff, faire en sorte que les minutes, les temps de jeu, soient adéquates. On juge le temps de jeu mais aussi le profil physique de chaque joueur. Ils sont tous capables d’assimiler une charge de travail différente. En cela, Hakimi est un joueur à la pointe, de qualité mondiale sans aucun doute. C’est l’un des joueurs qu’on a le plus utilisés la saison dernière. Idem pour celle-ci. Il a participé aux JO (avec le Maroc). On essaie de compenser cela avec quelques périodes de repos en plus. Mais ce n’est pas simple non plus… Ce n’est pas facile de libérer du temps de jeu, car le calendrier est ce qu’il est. Mais notre objectif est d’essayer de donner du repos aux joueurs dans la mesure du possible.»
Monaco, bête noire du PSG à Louis II : «Je me souviens d’un match nul là-bas la saison dernière. Ça aurait pu tomber dans un sens ou l’autre. C’est toujours dur de jouer à l’extérieur, et quand c’est face à un concurrent direct, ça l’est bien évidemment. Mais je crois que nous sommes toujours compétitifs, que ce soit à domicile ou n’importe où à l’extérieur. En ce sens, je pense qu’on va se comporter comme tel demain (mercredi) et qu’on sera à la hauteur.»
Si le PSG peut plier le championnat en gagnant à Monaco : «Non, les championnats se gagnent de manière mathématique mais cela se fait à la fin de la saison. Il y a seulement trois jours, Monaco et Marseille étaient à cinq points. Maintenant, à sept longueurs. Mais les différences dans un calendrier aussi intense, avec tant de matchs à jouer, tout ce qui nous attend en janvier… Il ne peut pas y avoir d’avance suffisant, il peut toujours être remonté.»
Une motivation d’être les premiers à finir une saison sans défaite en Ligue 1 : «Ce que je crois, c’est que ce sont des chiffres… Non, en fait, pour être honnête, je n’y avais pas pensé. Je me concentre sur l’idée de gagner des titres, c’est pour cela que je suis venu ici. Pour ce qui est de finir la saison sans défaite, je ne crois pas qu’on y arrivera, ça semble difficile. Mais ce qui m’intéresse, ce sont les titres, jouer, comment l’équipe va jouer, comment elle va se comporter lors des matchs, notre idée de jeu. Le reste, c’est difficile à voir. Et encore plus avec ce calendrier, qui fait qu’on doit être compétitifs tous les trois jours, dans toutes les compétitions, c’est difficile.»
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Toutes les décisions sont réversibles, il faut simplement qu’on me le démontre. Et ce n’est pas simple… Ce qui l’est, c’est de se plaindre.
Luis Enrique
Les axes d’amélioration : «J’aimerais avoir deux joueurs qui seraient des titulaires en puissance à chaque poste et qu’il y ait une concurrence réelle. Avec les gardiens, j’ai déjà cela, je crois que les trois peuvent jouer, ils sont tous les trois prêts à jouer. Pour ce qui est des joueurs de champ, tu en perds parfois, ça ne me plaît pas, ça ne dépend pas de moi mais d’eux. Mais la base, c’est de pouvoir grandir en tant qu’équipe, c’est cette idée que les joueurs ne savent jamais s’ils vont jouer ou pas, et que s’ils se détendent un peu trop, un autre joueur peut prendre leur place. Et ça, c’est au bénéfice de l’équipe. Je vais y arriver. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre. Mais c’est le chemin que je poursuis. (…) J’aime cette sensation. Je sais que c’est un peu utopique d’avoir deux joueurs par poste. Personne ne l’a jamais, aucune équipe. Et ça ne m’est jamais arrivé d’ailleurs. Ceux qui jouent le plus, ce sont ceux que tu considères comme étant les meilleurs. Et pour qu’ils aient un certain niveau et qu’ils aient les performances adéquates, il faut qu’ils aient beaucoup de temps de jeu. Il est important aussi qu’ils ressentent que s’ils ne sont pas au niveau, ils seront mis au frais. C’est ce que je cherche, c’est aussi simple que cela. Les joueurs qui se déconnectent un peu, qui relâchent leur effet, je considère que c’est dommage. Je prends mes décisions en fonction de ce que je vois. Je peux me tromper, bien sûr, mais tant que je suis là, c’est moi l’entraîneur et c’est moi qui décide. Après, je suis bien conscient que ça vous intéresserait beaucoup que je rentre dans les détails, c’est logique, mais toutes les décisions sont réversibles, il faut simplement qu’on me le démontre. Et ce n’est pas simple… Ce qui l’est, c’est de se plaindre. Mais tous les joueurs sont en capacité de renverser la situation. L’autre chose que je recherche, et qu’on fera au fil des saisons, c’est la possibilité de chercher, pas 11 titulaires, mais 14, 15, 16, 17. Plus il y en a, mieux c’est. Si tu as un groupe de joueurs excellents, comme c’est déjà le cas depuis la saison passée, et qu’ils haussent leur niveau d’entraînement, ça te prépare encore plus à n’importe quel type de compétition.»
La forme de Warren Zaïre-Emery : «Warren est un joueur qui a un très haut niveau de jeu, et ça a été le cas tout au long de la saison. Il ne me semble pas qu’il soit mieux ou moins bien. Il me plaît.»
Quel type de match à Monaco : «C’est la question qu’on se pose à chaque fois avant chaque match. On regarde ce qu’ils font face aux autres équipes, ce qu’ils ont fait l’an dernier contre nous, d’autant plus si c’est le même entraîneur. L’an dernier, ils ont pressé énormément au Parc des Princes. On avait réussi à surmonter leur pressing et à marquer. À Monaco, ils ont plus varié. Les deux cas de figure sont possibles. Ils savent très bien presser, donc je pense qu’ils vont le faire, mais c’est aussi possible qu’ils jouent avec un bloc plus bas. Il faut donc être préparé pour tous les cas de figure. Le résultat dépendra aussi de leur attitude. Ce que Monaco a fait depuis le début de la saison, c’est mieux que lors de la dernière campagne. Les chiffres le montrent. Ce sera difficile.»
La victoire de l’ASM sur le Barça : «Lors de ce match, vous vous souvenez peut-être qu’il y a eu un élément assez crucial, le Barça a joué pendant longtemps avec un joueur de moins. Monaco a un niveau très élevé collectivement et individuellement, des joueurs qui déséquilibrent beaucoup, c’est un peu le même profil que l’OL, mais défensivement, Monaco s’est amélioré par rapport à l’an dernier. C’est une équipe très dure à jouer et il faudra montrer le meilleur visage de notre équipe, avec et sans le ballon. Mais, encore une fois, on a l’habitude d’être à la hauteur à chaque fois qu’il y a un match de ce type.»
Propos recueillis en conférence de presse.