Le mineur interpellé après l'agression fin mars en pleine rue du rabbin d'Orléans, sera jugé ce mercredi devant le tribunal pour enfants de cette ville. Ce «mineur isolé, arrivé en France depuis moins d'un an, sans formation particulière», selon son avocat Me Nicolas Bouteillan, sera jugé lors d'une audience à huis clos, conformément aux dispositions en matière de justice des mineurs.
Le jeune homme avait déclaré lors de sa garde à vue «être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne», sans qu'«aucun élément ne permette de remettre en cause l'état de minorité qu'il déclare», selon un communiqué du 24 mars de la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren. Il a alors été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention «conformément aux réquisitions du ministère public». Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, «il nie être à l'origine de l'altercation et soutient s'être défendu».
«Impliqué dans trois procédures judiciaires»
Lors de l'agression, survenue «aux environs de 13h40» le 22 mars, le mineur a abordé le rabbin Arié Engelberg, qui était accompagné de son fils, «en se filmant, le questionnant sur sa religion (...) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction». M. Engelberg a aussi raconté que son agresseur lui a demandé s'il était juif: «J'ai répondu oui» et «il a commencé à dire “tous les Juifs sont des fils de...”».
Le jeune homme est «impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique à Marseille, et de vol aggravé» à Orléans, a aussi précisé le communiqué. À chaque fois, «il a déclaré une identité différente». L'adolescent a par ailleurs «refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification, avant de s'y soumettre», d'après le parquet. Il avait fini par affirmer être de nationalité marocaine.
Deux grammes de résine de cannabis ont été trouvés en sa possession. Il sera jugé mercredi à 14 heures des chefs de violences volontaires «commises en raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion», a précisé la procureur. L'agression avait suscité une vive émotion dans la ville, plus d'un millier de personnes s'était rassemblé 48 heures après les faits «en soutien au rabbin» et pour «dénoncer l'antisémitisme».